S. T. F. S. L. S. D. T. [1649], LE POLITIQVE BVRLESQVE DEDIÉ A AMARANTHE. Par S. T. F. S. L. S. D. T. , françaisRéférence RIM : M0_2810. Cote locale : C_8_31.
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Disant, ne vous estonnez pas,
Si ie ne tiens rien icy bas,
Si ma boutique est deserte,
C’est pour me garder de perte,
Car, ie vous asseure, Monsieur,
Que nous n’auons rien de seur,
Par ma foy nous ne faisons rien,
Si ce n’est manger nostre bien,
Et depuis que la guerre dure,
N’auons pas vendu pour du burre.
Moy qui ne veux point achepter,
L’entendant ainsi dégoiser,
Ie compatis à sa misere,
Maudissant aussi cette guerre.
Nous changeons ainsi de propos,
Pendant que ie suis en repos,
Voyant qu’il aymoit à parler,
Ie le priay de continuer,
Et me dire ses sentimens
Touchant ces grands mouuemens.
S’estant vn peu excusé
Sur son incapacité,
Ie dois, dit-il, obeïssance,
Aux gens de vostre importance,
Encore qu’il y ait du danger,
Bien souuent à babiller,
Des affaires de cette nature,
Quant à present ie ne m’en cure :
Car, Nosseigneurs de Parlement,
Souffrent qu’on dise librement,
Tout ce qui nous vient en la bouche,
Pourueu que cela ne les touche.
Escoutez doncques s’il vous plaist,
Ce que ie sçay de l’interest
Du public, ou de la commune,
Selon ma petite fortune ?
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S. T. F. S. L. S. D. T. [1649], LE POLITIQVE BVRLESQVE DEDIÉ A AMARANTHE. Par S. T. F. S. L. S. D. T. , françaisRéférence RIM : M0_2810. Cote locale : C_8_31.