Questier, Mathurin, dit Fort-Lys [1649 [?]], SVITTE DV IOVRNAL POETIQVE DE LA GVERRE PARISIENNE. Dedié aux Conseruateurs du Roy, des Loix, & de la Patrie. Par M. Q. dit FORT-LYS. SIXIESME SEPMAINE. , françaisRéférence RIM : M0_1763. Cote locale : C_4_38_06.
Page précédent(e)

Page suivant(e)

-- 2 --

 


Ie ne veux point parler icy de l’Angleterre,
Chacun fait ce qu’il peut pour deffendre sa terre
Natale ; de l’effort que fait vn ennemy,
Dés lors que l’on luy void son visage blesmy.
Ie ne parleray point de ce qu’on fit Dimanche
A Monseigneur Molé ; car en ce lieu ie panche
Du costé qu’il me faut tomber dans peu de temps,
Ainsi que sur les fleurs d’vn gracieux Prin-temps :
Ie diray seulement que le vis de mes yeux,
Sacré dans la Sorbonne Euesque de Bayeux ;
Et qu’il faisoit beau voir cette ceremonie ;
Car les diuins accords d’vne douce harmonie,
Rauissoient les esprits de tous les assistans,
En ployant les rochers des cœurs plus resistans.
Et vn chacun disoit, contemplant sa posture ;
Que Dieu l’auoit esleu en cette prelature.

 

 


Mais en ce mesme iour le Prouost des Marchands
Auec les Escheuins, firent que les Chamberlans,
Comme les Chefs d’Hotel ; entretiendroient la garde,
Quoy qu’ils n’eussent vaillans qu’vne pointe d’Hallebarde ;
Et que si ils manquoient huict liures Parisis,
Ils payeroient d’amande, où leurs meubles saisis,
Satisferoient pour eux ; Aussi-tost l’on vid vendre
Au profit de d’aucuns ; ce qu’on auoit peu prendre
Au logis d’vn Maçon, qui languissoit de faim,
Et tout sa famille en attendant du pain ;
Cecy me fit horreur ; & ne me peus tenir,
De former quelque plainte ; alors ie vis venir
Vn tres-homme de bien ; disant, tout beau Messieurs,
Vous faites-là vn traict qui n’est pas des meilleurs ;
Page précédent(e)

Page suivant(e)


Questier, Mathurin, dit Fort-Lys [1649 [?]], SVITTE DV IOVRNAL POETIQVE DE LA GVERRE PARISIENNE. Dedié aux Conseruateurs du Roy, des Loix, & de la Patrie. Par M. Q. dit FORT-LYS. SIXIESME SEPMAINE. , françaisRéférence RIM : M0_1763. Cote locale : C_4_38_06.