Questier, Mathurin, dit Fort-Lys [1649 [?]], SVITTE DV IOVRNAL POETIQVE DE LA GVERRE PARISIENNE. Dedié aux Conseruateurs du Roy, des Loix, & de la Patrie. Par M. Q. dit FORT-LYS. SECONDE SEPMAINE. , françaisRéférence RIM : M0_1763. Cote locale : C_4_38_02.
Cependant à Paris le bon pain de Gonnesse, Ne vint point ; ny aussi le Pere Corbeillard ; L’on crie apres du pain, & non apres du lard, Car, graces au bon Dieu, nous auons plus de Porcs Qu’il n’en sçauroit entrer de deux ans dans nos corps ; Ce n’est pas qu’il n’y ayt des bleds en abondance, Et des farines aussi ; mais c’est l’intemperance Du Peuple, qui se croit éuiter le danger, Et en se fournissant ne manquer de manger.
Cecy fit murmurer quantité de personnes, A qui l’on auoit fait cesser toutes besongnes Trauaillant pour auoir leur pain quotidien, Comme faisoit iadis ce grand Comedien, Dont l’esprit se troubloit pour soustenir sa vie : Mais qui sçeut triompher dans sa faim de l’Enuie.
Ce peuple ainsi saisi d’vne soudaine peur, Oublia tout à coup sa pristine valeur, Ils se delibererent d’en auoir, à quel prix Que ce soit, il en faut ; pour n’estre point surpris De la faim, qui desia semble attaquer leurs ames Ternissant le teint frais des plus gentilles Dames.
Vn chacun se fournit le moins mal qu’il peut ; On ne s’enqueste pas s’il bruyne ou s’il pleut : Les vnes vont chercher des pois de toute sorte, Et les autres des feues ; tout est bon, il n’importe.
Questier, Mathurin, dit Fort-Lys [1649 [?]], SVITTE DV IOVRNAL POETIQVE DE LA GVERRE PARISIENNE. Dedié aux Conseruateurs du Roy, des Loix, & de la Patrie. Par M. Q. dit FORT-LYS. SECONDE SEPMAINE. , françaisRéférence RIM : M0_1763. Cote locale : C_4_38_02. |