Questier, Mathurin, dit Fort-Lys [1649], SVITTE DV IOVRNAL POETIQVE DE LA GVERRE PARISIENNE. Dedié aux Conseruateurs du Roy, des Loix, & de la Patrie. Par M. Q. dit FORT-LYS. DIXIESME SEPMAINE. , françaisRéférence RIM : M0_1763. Cote locale : C_4_38_10.
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Elle leur dit, Messieurs, i’ay quelque peu d’argent,
Ne m’endommagez pas, ie vous en faits present,
Conseruez ie vous prie la fleur de mon âge ?
C’est ainsi que parloit cette fille bien sage ;
Mais ces rudes pendarts la prinrent par le corps,
Ainsi qu’est pris vn homme de Sergens & recors,
Ils la meine au logis d’vn rustique champestre,
Croyant qu’en ce lieu-là ils ioüyroient (sans estre
Recogneus de mortel) de la fille d’honneur ;
Mais ils ne cognoissoient ce qu’elle auoit au cœur.
En voicy vn qui vient l’aborder, & la porte
Dessus vne couchette. Alors elle se transporte,
Se iette dessus luy, saisit son coutelas,
Et l’en frappant au ventre, voylà mon vilain bas.
Les trois autres soudain mirent la main à la serpe :
Et à cette Amazonne presente vne escharpe,
La priant de quitter son courroux dangereux,
Qui luy pourra causer des regrets douloureux ;
La fille n’en veut point ; & frappant de main morte,
D’vn coup cét importun par terre elle porte ;
Les deux autres voyant vn si triste accident,
Se iettent à corps perdu sur ce sexe prudent.
Elle se deffait d’eux & passe son espée
Au trauers de leurs corps iusques à la poignée.
Les voylà donc tuez & par terre gisant
A la veuë d’vn chacun qui par-là vont passant.
Elle prit leur cheuaux & tout leur equipage,
Afin de leur monstrer que vaut le pucelage
D’vne fille d’honneur. Mais c’est trop m’arrester,
De reprendre mon stile il me faut apprester ;

 

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Questier, Mathurin, dit Fort-Lys [1649], SVITTE DV IOVRNAL POETIQVE DE LA GVERRE PARISIENNE. Dedié aux Conseruateurs du Roy, des Loix, & de la Patrie. Par M. Q. dit FORT-LYS. DIXIESME SEPMAINE. , françaisRéférence RIM : M0_1763. Cote locale : C_4_38_10.