Pontac,? de [signé] [1650], LES REMONSTRANCES DV PARLEMENT DE BORDEAVX, FAITES AV ROY ET A LA REYNE REGENTE, SVIVANT LA COPPIE PRESENTEE au Parlement de Paris par Messieurs de Gourgue President, Monjon, Guyonnet & Voisin, Conseillers & Deputez du Parlement de Bordeaux, le 3. Septembre 1650. , françaisRéférence RIM : M0_3338. Cote locale : D_1_23.
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peuuent auoir des bons & des fideles subiets de son approche,
elle a esté troublee par celle de M. le Card. qui est la cause
vniuerselle de tous nos maux, qui nous presente tousiours des
obiets de deffiance, d’indignation & de desespoir, qui attaque
auiourd’huy cette ville à force ouuerte, qui menace desia nostre
posterité, comme si l’auenir estoit dedans ses mains, qui desguise
à tout le Royaume nos iniures, & qui peut auiourd’huy
tout entreprendre sur nous au nom de Vostre Maiesté, parce
qu’il agist dans la plus reculee partie du Royaume, où personne
ne le peut contredire, où il est seul (quoy qu’estranger)
aupres de Vostre Maiesté, de tant de Princes & de Ministres,
qui ont part à la direction de l’Estat, qui sçait que tout le reste
du Royaume est dans vne perte, ou dans vn peril visible, &
estime cette ruine pour vne chose indifferante, pourueu qu’il
puisse acheuer la nostre, destruisant ainsi vostre Estat par ses
mains ou par celles de l’Estranger. Et Vous, MADAME, que
Dieu a comblé de tant de graces & de vertus, & qui n’estes
pas moins digne d’estre la mere des Peuples, que Dieu vous en
a iugee pour estre la mere d’vn si grand Roy, nous auons suiet
d’esperer que Vostre Maiesté sera animee d’vne protection
particuliere en faueur de cette ville, où vous auez pris cette
qualité de Reine, où vous auez receu les premieres acclamations
& les premieres benedictions de ses peuples, qui vous
demandent auiourd’huy vn fauorable mouuement de vostre
puissance, vne Paix qui ne soit pas vne occasion de la perte
de cette ville, & qui affermisse la reputation de vostre Regence.

 

Nous supplions, SIRE, tres-humblement Vostre Maiesté
de croire que nous contribuërons tousiours tout ce qui
dependra de l’authorité des charges qu’elle nous a commis
pour l’entiere execution des Commandemens de Vostre
Maiesté, que c’est le seul obiet de nos desirs, & d’employer
nos vies pour le bien de vostre seruice. SVPLIANT vostre
Bonté, qui est la plus esleuée & la plus glorieuse de toutes
les qualitez des Rois, de vouloir soulager les maux qui nous
affligent depuis vn si long temps, & de prendre la protection

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Pontac,? de [signé] [1650], LES REMONSTRANCES DV PARLEMENT DE BORDEAVX, FAITES AV ROY ET A LA REYNE REGENTE, SVIVANT LA COPPIE PRESENTEE au Parlement de Paris par Messieurs de Gourgue President, Monjon, Guyonnet & Voisin, Conseillers & Deputez du Parlement de Bordeaux, le 3. Septembre 1650. , françaisRéférence RIM : M0_3338. Cote locale : D_1_23.