Pontac,? de [signé] [1650], LES REMONSTRANCES DV PARLEMENT DE BORDEAVX, FAITES AV ROY ET A LA REYNE REGENTE, SVIVANT LA COPPIE PRESENTEE au Parlement de Paris par Messieurs de Gourgue President, Monjon, Guyonnet & Voisin, Conseillers & Deputez du Parlement de Bordeaux, le 3. Septembre 1650. , françaisRéférence RIM : M0_3338. Cote locale : D_1_23.
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partie de ceux-là seroient en estat d’exposer l’vn & l’autre pour le veritable
seruice de Vostre Majesté.

 

Cette persecution publique & cette force ouuerte, auoit esté en
quelque façon retenuë, nous estions dans vn repos pareil aux relasches
d’vne [1 mot ill.] intermittante, lors que la cruauté reprit ses premieres
façons d’agir, que le Duc d’Espernon reuint à nos portes,
plus inhumain que iamais, ayant ramassé de nouuelles trouppes
pour nous assaillir, sous pretexte de l’arriuée de Madame la Princesse
& de Monsieur le Duc d’Enguien son fils dans cette ville, & de la
sauue-garde que nous leur auions donnée pour y viure en seureté
sous le bon plaisir de Vostre Majesté, bien que Vostre Majesté eut
approuué publiquement le procedé de cette Compagnie sur ce subjet :
& si cette mesme Princesse & ce mesme Prince, qui est vn enfant
de sept ans, eussent eu la liberté de se presenter à Vostre Majesté
auec les mesmes marques d’affliction & d’aduersité, dont ils parurent
si fort abbatus aux yeux de vostre Parlement, ils eussent facilement
obtenu la grace de Vostre Majesté qu’ils luy eussent demandée,
non seulement par les interests secrets de la nature, & du
sang, qui eussent combatu pour eux dans le cœur de Vostre Majesté,
mais aussi quand elle n’auroit eu à leur égard autre qualité que
celle de leur Roy.

Et toutefois, MADAME, les habitans de cette ville croyent qu’on
tasche d’irriter l’esprit du Roy contre ce mesme sang, qui a l’honneur
d’estre le sien, parce que Monsieur le Cardinal, qui d’vn seul
coup a sait emprisonner trois Princes, & qui les tient captifs depuis
sept ou huict mois sans aucune declaration du Roy contr’eux, sans
aucun soin de iustifier vn procedé si extraordinaire dedans l’esprit
des peuples & des estrangers, ne fera point difficulté de poursuiure
encores, comme il tesmoigne assez ouuertement, cette Princesse &
Monsieur le Duc d’Enguien son fils, iusques dans nos murailles, &
de courir apres les precieux restes de cette branche de la maison de
Bourbon, pour enuelopper, s’il pouuoit, ces personnes si cheres à
l’Estat, auec les ruines de cette ville dans vn mesme tombeau. Nous
leur auons donc donné cette sauue-garde, MADAME, ne iugeant
pas que Vos Majestez eussent trouué à propos que nous eussions accreu
leurs afflictions en leur déniant vn droict d’hospitalité qui est

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Pontac,? de [signé] [1650], LES REMONSTRANCES DV PARLEMENT DE BORDEAVX, FAITES AV ROY ET A LA REYNE REGENTE, SVIVANT LA COPPIE PRESENTEE au Parlement de Paris par Messieurs de Gourgue President, Monjon, Guyonnet & Voisin, Conseillers & Deputez du Parlement de Bordeaux, le 3. Septembre 1650. , françaisRéférence RIM : M0_3338. Cote locale : D_1_23.