Pileur, Georges [1649], LE DIALOGVE DE LA FORTVNE, ET DES HABITANS du College DES THRESORIERS. Fait par Georges Pileur. , françaisRéférence RIM : M0_1081. Cote locale : C_7_18.
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Le Portier Mono.

Ie fus bien estonné lors que ie vis la Fortune tourner
sa machine : aussi tost ie vis culbuter l’vn sur l’autre ; &
de pauures innocents qui estoyent sous la machine
furent accablez miserablement. C’est ce qui fit partir
plutost la Fortune ; entendans les cris pitoyables des
blessez : mais auparauant s’en aller promit recompense
aux orphelins, & commença a parler a ceux qui
auoient tenu bon dessus sa machine. Alors ie fus assez
curieux de m’aprocher pour entendre leurs discours.

Le Principal.

Ha ! Messieurs, où sommes nous, serons nous encore
long temps dans ces miseres.

La Fortune.

Non, non, ie repasseray bien tost par ici, & ie vous
en retireray.

Le Principal.

Grande Deesse, dont les paroles sont autant de
veritez & d’oracles : Il me sembloit que vous m’auez
fait assez de faueurs iusques à present pour m’establir
entierement dans cette Souueraineté : Mais peut-estre,
que vous vous estes m’esprise ; si vous vouliez
leuer vn petit coing de vostre bandeau, vous verriez
que vous vous estes trompée : Car vous m’auiez
fait esperer vn calme assez long, pendant lequel ie
me pourois esleuer. Ne vous souuenez vous pas que
vous m’aparuste dans vne petite bourgade aupres de

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Pileur, Georges [1649], LE DIALOGVE DE LA FORTVNE, ET DES HABITANS du College DES THRESORIERS. Fait par Georges Pileur. , françaisRéférence RIM : M0_1081. Cote locale : C_7_18.