Orandre, sieur d' / Dubosc-Montandré, Claude [?] [[s. d.]], LE DEPOSITAIRE DES SECRETS DE L’ETAT, DESCOVVRANT AV PVBLIC, I. Les raisons pour lesquelles la Reyne ne fait entrer dans le Conseil, que des Ministres Estrangers. II. Les raisons pour lesquelles la Reyne ne veut point venir à Paris, quoy qu’elle le puisse sans aucun obstacle. III. Les raisons pour lesquelles la Paix domestique ne peut point estre concluë, sans la generalle; & pour lesquelles la Reyne ne veut point la generalle. IV. Les raisons pour lesquelles le Conseil du Roy tombe en des manquements déplorables; & qui marquent vn sens reprouué. V. Et que Paris ne peut point esperer la Paix, à moins qu’il ne la fasse luy mesme en se declarant pour les Princes. Par le Sieur D’ORANDRE. , françaisRéférence RIM : M0_1006. Cote locale : B_4_3.
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se venger de Paris ? Ah que cette passion est puissante !
qu’elle est cruelle ! qu’elle est tyrannique ! qu’elle
est extrauagante ! Pauure Princesse, auec dix ou douze
mille soudars elle veut se venger d’vne ville qui
peut mettre sur pied du soir au lendemain trois à quatre
cens mille combattans : Si nous le voulons elle
nous fera bien patir : mais si nous luy monstrons les
dents, nous luy ferons bien ronger son frein : Nous
luy apprendrons que nous sçauons estre bons Suiets,
mais que nous ne reconnoissons pas de grand Seigneur
ny de grande Dame.

 

Elle veut restablir son Mazarin, & toute la France
ne le veut pas : Il faut donc qu’elle nous attache tous
au carquan : il faut donc que nous soyons ladres &
insensibles : car si nous ne le voulons pas, dequoy luy
seruira t’il de le vouloir ? Elle a beau faire parler vn
Roy Majeur, elle le fait parler en Mineur : Puis qu’elle
luy fait dire ce que nous ne voulons pas escouter :
Vn Roy quelque grand qu’il soit, ne peut iamais
vouloir ce que tous ses Suiets ne veulent point, toute
la France ne veut point le Mazarin ; le Roy ne le veut
donc point ; ou s’il le veut, il faut qu’il commence à
connoistre, qu’il ne peut pas tout ce qu’il peut vouloir.

Concluons donc, & ne nous faschons pas si nous
endurons : nos maux ne sont pas plus grands que nostre
patience, nous ne souffrons que ce que nous permettons
qu’on nous fasse souffrir : Si nous nous lassons

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Orandre, sieur d' / Dubosc-Montandré, Claude [?] [[s. d.]], LE DEPOSITAIRE DES SECRETS DE L’ETAT, DESCOVVRANT AV PVBLIC, I. Les raisons pour lesquelles la Reyne ne fait entrer dans le Conseil, que des Ministres Estrangers. II. Les raisons pour lesquelles la Reyne ne veut point venir à Paris, quoy qu’elle le puisse sans aucun obstacle. III. Les raisons pour lesquelles la Paix domestique ne peut point estre concluë, sans la generalle; & pour lesquelles la Reyne ne veut point la generalle. IV. Les raisons pour lesquelles le Conseil du Roy tombe en des manquements déplorables; & qui marquent vn sens reprouué. V. Et que Paris ne peut point esperer la Paix, à moins qu’il ne la fasse luy mesme en se declarant pour les Princes. Par le Sieur D’ORANDRE. , françaisRéférence RIM : M0_1006. Cote locale : B_4_3.