M. L. [1649], LE BOVCLIER ET L’ESPÉE DV PARLEMENT ET DES GENERAVX, CONTRE LES CALOMNIATEVRS. , françaisRéférence RIM : M0_599. Cote locale : A_3_17.
Page précédent(e)

Page suivant(e)

-- 13 --

dans cette fatale authorité, qu’il a encore
fatalement vsurpée, il taschoit de vous vendre
bien cher vostre propre bonté Sa malice estoit à
ce poinct, Madame, que dans le noir dessein qu’il
auoit si audacieusement tramé contre vous, il vous
employoit vous-mesme, & qu’il n’estimoit pas sa
rage assez grande, ny vostre perte assez esclatante,
si mesme en vous perdant il ne vous rendoit encore
l’instrument de vostre malheur. Vous souhaitiez
de l’estre, Madame, n’en doutez point. Vous vous
efforciez d’obliger vn ingrat, qui pour recompense
à toutes vos faueurs ne cherchoit qu’à vous voir
perir.

 

La Reyne n’a
point esté
offensée
quand le
Parlement a
entrepris ce
qu’elle deuoit
desia
auoir fait.

Qu’estoit-ce autre chose, grande Reyne, que
d’empescher la Paix si vniuersellement souhaitée ?
Qu’estoit-ce autre chose que d’arrester les heureux
succez de vos armes trop victorieuses à sa fantaisie ?
Qu’estoit-ce autre chose, enfin, que de piller
comme vn pirate & comme vn brigand toute la
richesse de cét Estat, d’espuiser son plus pur sang
comme vne sanguë, & de vouloir comme vn
destructeur destruire la premiere Ville de ce grand
Royaume. Quand vos Sujets seroient tous ruinez,
que feriez vous ? Si vos membres estoient brisez,
où seroit vostre force ? Alors vous seriez auec nous
à la mercy de nos Ennemis, & vous n’auriez de reste
en vostre infortune que le regret de n’auoir pas
voulu la preuenir quand vous le pouuiez. Quel

Page précédent(e)

Page suivant(e)


M. L. [1649], LE BOVCLIER ET L’ESPÉE DV PARLEMENT ET DES GENERAVX, CONTRE LES CALOMNIATEVRS. , françaisRéférence RIM : M0_599. Cote locale : A_3_17.