L. S. C. C. A. P. D. A. [signé] [1652], LE FIDELLE INTERESSÉ. Par L. S. C. C. A. P. D. A. , françaisRéférence RIM : M0_1388. Cote locale : B_19_51.
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esclairez que cét excellent Esprit, à qui Dieu mesme a
donné des lumieres surnaturelles, ou qu’ils soient plus
saincts qu’vn bon Religieux, qui s’estoit priué volontairement
de toutes les grandeurs du monde, pour viure dans
l’abaissement & dans la solitude. Outre ce qu’il escrit du
gouuernement des Estats dans les liures de la conduite
des Souuerains, où il traite amplement du Politique & du
Despotique, du meslange desquels il compose celuy des
bons Rois, le rapportant neantmoins plus au premier à l’égard
des Princes Chrestiens. Voicy vne partie de ce qu’il
en dit dans ceux qu’il a faits de l’education du Prince.

 

S. Thomas de l’education du Prince, liu. 2. chap. 3.

Il est fort mal seant au Prince de faire executer ses volontez
au preiudice des Loix. Liure 4. Chap. 1.

Il faut que le Prince prenne bien garde que ceux qui
sont auprés de luy ne soient meschans. S. Bernard dans le
liure de la Consideration : Ne dites pas que vous estes en
parfaite santé, quand vous souffrez des douleurs de costé ;
c’est à dire, Ne dites pas que vous estes bon, si vous vous
seruez des meschans. Vostre bonté n’est point plus asseurée
estant assiegée de toutes parts par de mauuais esprits ;
Qu’est la sauté, lors qu’vn Serpent est auprés de nous, & se
prepare de nous mordre ? Il n’est pas facile de se défaire
d’vn mal domestique : le bien domestique l’est d’autant
plus, que plus il nous sert. Les mauuais Fauoris des Princes
leur nuisent doublement, les corrompans par leur conuersation,
& les perdans par leurs abominables conseils.
Le peché estant vn mal contagieux, la societé des meschans
est beaucoup à craindre. Il est dangereux à ceux qui
se portent bien, de viure auec les ladres. Eccl. c. 13. On ne
manie point la poix qu’il n’en demeure aux doigts : Aussi
ceux qui frequentent les superbes, le deuiennent comme
eux. S. Paul en la I. aux Cor. c. 15. Les mauuais entretiens
corrompent les bonnes mœurs, à plus forte raison les
mauuaises œuures ont elles ce pouuoir. Prou. c. 13. Qui
vit auec les sages, l’est aussi, & ceux qui contractent habitude
auec les fols le deuiennent souuent. Le mauuais conseiller

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L. S. C. C. A. P. D. A. [signé] [1652], LE FIDELLE INTERESSÉ. Par L. S. C. C. A. P. D. A. , françaisRéférence RIM : M0_1388. Cote locale : B_19_51.