L. S. C. C. A. P. D. A. [signé] [1652], LE FIDELLE INTERESSÉ. Par L. S. C. C. A. P. D. A. , françaisRéférence RIM : M0_1388. Cote locale : B_19_51.
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du Peuple, defendent la dignité des Parlemens, & font
des inuectiues contre la violence du Ministere, & les exactions
des Partisans, comme les vns & les autres ont des
raisons pour eux, il y en a par consequent qui leur sont
reciproquement contraires : Pour ne les condamner pas
tous, ie croy qu’il y en a parmy eux, qui par vne preoccupation
assez ordinaire en ces rencontres, n’enuisagent
que ce qui fait pour la iustice de leur cause, sans considerer
ce qui la peut rendre mauuaise : mais ie ne sçaurois
souffrir l’impudence de quelques-vns, qui sous des tiltres
specieux & honorables veulent couurir leurs laschetez !
I’entens ces infames qui protestans d’abord qu’ils sont
desinteressez, font voir dans la suite de leurs Ouurages
l’iniustice de leurs sentimens, & le dessein qu’ils ont de
nous seduire. Il vaudroit bien mieux qu’ils fussent interessez,
mais que ce fust comme le sont tous les gens de
bien, c’est à dire qu’ils eussent des sentimens genereux
pour leur Patrie ; c’est vn crime d’estre insensible aux calamitez
publiques, & croire que l’indifference soit loüable
dans ce rencontre. Il est bien difficile de se cacher
long-temps, & de ne paroistre pas à la fin ce qu’on est. On
dit que le Diable se desguisant en homme, retient tousiours
quelque difformité, qui le rend connoissable, s’il est
bien obserué. Ceux dont ie parle veulent passer au dessus
du commun, & nous persuader qu’ils ont autant de probité
qu’ils ont d’eloquence, & que leurs pensées sont aussi
sainctes, que leurs paroles sont bien choisies. On apperçoit
pourtant visiblement leurs defauts ; Ils passent pour
aussi mauuais Citoyens, qu’ils se croyent bons Politiques ;
& leur conscience les trahit, lors qu’ils maintiennent auec
plus de chaleur qu’elle est sans reproche.

 

* Entre les
pieces qui
courent, on
a pû voir
celles cy,
Aduis au
Mal-heureux,
La
Verité toute
nuë, La
Guide du
chemin de
la Liberté,
& plusieurs
autres, dont
quelques-vnes
sont
fort bonnes,
& beaucoup
sont
mauuaises.

A quoy seruent ces auis au mal-heureux *, si l’on ne
veut point finir nostre misere ? A quoy bon dire qu’on est
desinteressé, quand on s’attache aux interests de ceux qui
nous persecutent ? Pour quoy fait-on imprimer le vray &
le faux, si l’on veut tousiours nous tenir dans les tenebres,

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L. S. C. C. A. P. D. A. [signé] [1652], LE FIDELLE INTERESSÉ. Par L. S. C. C. A. P. D. A. , françaisRéférence RIM : M0_1388. Cote locale : B_19_51.