I. B. [signé] [1649], LE FIDELE POLITIQVE , françaisRéférence RIM : M0_1389. Cote locale : A_3_65.
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qui décochent impunément les efforts iniurieux
de leurs passions contre les suprémes puissances,
& qui se plaisent à inuenter contre elles des inuectiues
& des accusations. Qu’il est aussi aduantageux
d’oublier, que nuisible de retenir, puis qu’elles
ne seruent qu’à alterer les affections entre les Princes
& les Sujets.

 

C’est de cette semence de mal-heurs d’où naissent
les disgraces des Peuples, qui changent le plus souuent
les plus riches Prouinces en deserts, & les plus
belles Villes en Bourgades, parce que les grands Princes
ne laissent point à la Iustice ordinaire la connoissance,
& le chastiment d’vne temerité si insolente.
Ils employent eux-mesmes leur puissance &
leur force, pour punir l’audace qui blesse l’honneur
des Roys, & quoy que leur victoire & leur propre
bon heur les afflige en tel rencontre, ils aiment
mieux n’auoir point de Sujets, que d’en auoir d’infideles.

C’est vn bon-heur à vn Estat ; quand ceux qui se
meslent décrire manquent de telle matiere ; mais
c’en est vn bien plus grand quand il en reste d’assez
zelez, & d’assez raisonnables pour détromper ceux
qui prennent des impressions contraires à leur deuoir,
& qui par vne innocence criminelle se rendent
indignes de l’affection paternelle de leurs Princes,
qui bien souuent sur de moindres suiets, se tourne en
vne haine qui dure autant que leur vie, & qui éternise

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I. B. [signé] [1649], LE FIDELE POLITIQVE , françaisRéférence RIM : M0_1389. Cote locale : A_3_65.