Dubosc-Montandré, Claude [?] [1650], LES ALARMES DE LA FRONDE, ET L’INSENSIBILITÉ des Parisiens, Sur les approche du Card. Mazarin. Ou les Frondeurs, & les bons François pourront voir qu’ils ont plus de subiet de craindre, que si l’Archiduc s’auançoit auec vne armée de cinquante mil hommes; & que Paris ne sçauroit le receuoir qu auec autant de danger, que d’ignominie, apres l’affront que ce Ministre a receu dans l’entreprise de Bordeaux, & le dessein qu’il a de se faire gouuerneur de Prouence. , françaisRéférence RIM : M0_59. Cote locale : B_13_30.
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de luy faire conceuoir qu’il n’est rien de si foible qui
ne soit capable de quelque effort, pour ébransler les
plus robustes, nihil tam firmum est, cui periculum non sit,
etiam ab inualido. Les triomphes que Iahel remporta
autresfois auec vn cloud ; Iudith auec vn poignard ;
Gedeon auec trois cens pots de terre ; Sanson auec vne
machoire d’asne, & Dauid auee vne fonde, ne sont
que trop suffisans pour iustifier la verité de cette Sentence,
& les grands rauages que nous voyons tous les
iours causez par les trahisons des foibles, ne nous auertissent
que trop, que leurs attaques sont dautant plus
dangereuses, que moins elles trouuent de precaution
dans le mépris, que nous faisons de leur resister.

 

Mazarin est vn de nos plus grands ennemis, ses partisans
le confessent, les effets de ses intentions le demonstrent,
& toute la France convaincuë de cette
verité, ne fait point auiourd’huy retentir de plus ordinaires
paroles que celles qui concluent hardiment
à la perte de ce Tyran : & neantmoins ie ne vois point
de personne qui se mette en deuoir de luy tesmoigner
par quelqu’vn de ses preparatifs qu’il en redoute les
approches, puis que s’en retournant à grandes iournées
contre cette populeuse Metropolitaine de la Monarchie,
les nouuelles en sont receuës auec tant d’insensibilité,
de ceux qui doiuent estre les suiets de ses
ordinaires attaques, que la peur n’en a point encor fait
trembler les plus foibles, comme si le suiet d’en apprehender
la venuë, ne meritoit pas beaucoup plus
d’alarmes, que si l’ennemy s’approchoit auec vne armée
de cinquante mil combattants.

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Dubosc-Montandré, Claude [?] [1650], LES ALARMES DE LA FRONDE, ET L’INSENSIBILITÉ des Parisiens, Sur les approche du Card. Mazarin. Ou les Frondeurs, & les bons François pourront voir qu’ils ont plus de subiet de craindre, que si l’Archiduc s’auançoit auec vne armée de cinquante mil hommes; & que Paris ne sçauroit le receuoir qu auec autant de danger, que d’ignominie, apres l’affront que ce Ministre a receu dans l’entreprise de Bordeaux, & le dessein qu’il a de se faire gouuerneur de Prouence. , françaisRéférence RIM : M0_59. Cote locale : B_13_30.