Dubosc-Montandré, Claude [?] [1652], LE SCEPTRE DE FRANCE EN QVENOVILLE Par les Regences des Reynes, faisant voir par de naifues representations d’Histoires. I. Les desordres du pouuoir absolu des femmes en France, par. II. La mauuaise Education des Roys. III. La pernicieuse conduitte de l’Estat. IV. Les horribles factions qui s’y sont esleuées, & qui ont souuent mis cette Monarchie à deux doigts de sa ruine. V. Et le moyen infaillible de remedier à tous ces desordres, si l’on veut s’en seruir efficacement & dans l’vsage des Loix Fondamentales. , français, latin, italienRéférence RIM : M0_3598. Cote locale : B_4_8.
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mesme à la guerre, bien qu’il n’eust alors que
trois mois seulement, ou comme d’autres tiennent
qu’il fust pour lors âgé de huict ou de neuf ans.
Montée sur vn cheual de bataille, elle se met elle-mesme
auec son fils à la teste de ses troupes, & leur
monstrant le veritable fils de Chilperic, & le seul legitime
heritier du Royaume, elle les harangue auec tãt
d’ardeur, qu’elle leur inspire à tous cette heureuse resolution,
ou de vaincre auec courage, ou de mourir
auec honneur. Pour reüssir encore plus asseurément
en son dessein, elle ioint l’artifice au courage, elle fait
attacher au col de ses cheuaux des sonnettes pareilles
à celles que l’on attache aux vaches, en les laissant
paistre au milieu des bruieres, pour surprendre
mieux les troupes de Childebert, dont elle se trouuoit
alors éloignée de plus de quinze lieues. Cette
armée plus forte par la presence du ieune Roy, & par
la remonstrance de sa mere, que par la valeur des soldats,
ou par la bonne conduite de leurs Chefs, part
la nuict à l’impourueu sans perdre temps, & veint
auec tant de promptitude, que les ennemis de Fredegonde
furent plustost deffaits qu’ils ne se furent reconnûs.
Ainsi Childebert par tout iusqu’à lors victorieux,
fut vaincu par vn enfant, & par vne femme,
surpris moins de la peur que d’vne prõptitude si extraordinaire,
qu’à peine croioit-t’il l’armée ennemie
estre sortie de Paris, qu’il apperceut la sienne entierement
défaite. Il perdit en cette occasion plus de vingt-mille
hommes, & beaucoup plus que tout cela, l’honneur
& la vie ; dautant que s’estant retire à peine en
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Dubosc-Montandré, Claude [?] [1652], LE SCEPTRE DE FRANCE EN QVENOVILLE Par les Regences des Reynes, faisant voir par de naifues representations d’Histoires. I. Les desordres du pouuoir absolu des femmes en France, par. II. La mauuaise Education des Roys. III. La pernicieuse conduitte de l’Estat. IV. Les horribles factions qui s’y sont esleuées, & qui ont souuent mis cette Monarchie à deux doigts de sa ruine. V. Et le moyen infaillible de remedier à tous ces desordres, si l’on veut s’en seruir efficacement & dans l’vsage des Loix Fondamentales. , français, latin, italienRéférence RIM : M0_3598. Cote locale : B_4_8.