Dubosc-Montandré, Claude [?] [1652], LE SCEPTRE DE FRANCE EN QVENOVILLE Par les Regences des Reynes, faisant voir par de naifues representations d’Histoires. I. Les desordres du pouuoir absolu des femmes en France, par. II. La mauuaise Education des Roys. III. La pernicieuse conduitte de l’Estat. IV. Les horribles factions qui s’y sont esleuées, & qui ont souuent mis cette Monarchie à deux doigts de sa ruine. V. Et le moyen infaillible de remedier à tous ces desordres, si l’on veut s’en seruir efficacement & dans l’vsage des Loix Fondamentales. , français, latin, italienRéférence RIM : M0_3598. Cote locale : B_4_8.
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ce Princes est malheuresement tué, lors qu’il pensoit
le moins à mourir. Il estoit à Chelles & disposoit tout
son train pour aller à la chasse, lors que sur le poinct de
partir, il entre tout botté dans la Chambre de la Reyne
pour la saluer : La treuuant seule qu’elle se peignoit,
& ayant les cheueux espars sur le visage, il s’approche
doucement, & sans dire mot, luy donne par
ieu vn petit coup de sa canne sur le derriere de la teste.
Elle qui pensoit que ce fust son Amant, accoustumé
d’vser enuers elle de semblables caresses. Vous
auez tort, Landry (dit-elle en sous-riant) vn genereux
Caualier doit tousiours frapper par le deuant, & non pas en
derriere. Estonné, confus, & pestant de colere d’auoir
esté luy méme present à son deshonneur, le Roy
part sans rien dire, & occupee moins son esprit à prendres
des bestes fauues à la chasse, qu’à se deffaire à son
retour de Fredegõde & de Lãdry, dont il appelle l’vn
ingrat & l’autre perfide. Mais elle reconnoissant la
faute qu’elle venoit de faire, appelle Landry, & luy
ayant raconté la surprise, resout de preuenir le Roy,
& de luy oster la vie pour sauuer la sienne. Comme
ce Prince reuenoit de la chasse, & se fust vn peu ecarté
de ses gens, pour rever à son malheur, il fut inuesti par
ses meurtriers, lesquels l’ayant tué auec le seul page
qui le suiuoit, ils fuient en Austrasie pour ietter sur
Brunchaut & sur son fils Childebert tout le soupçon
de cette mort. Cependant Fredegonde & Landry
font les inconsolables, l’vn l’appellant son bon mari,
& l’autre son bon maistre : & tandis que Landry court
dans la forest, pour suiure ceux qu’il sçauoit n’y estre
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Dubosc-Montandré, Claude [?] [1652], LE SCEPTRE DE FRANCE EN QVENOVILLE Par les Regences des Reynes, faisant voir par de naifues representations d’Histoires. I. Les desordres du pouuoir absolu des femmes en France, par. II. La mauuaise Education des Roys. III. La pernicieuse conduitte de l’Estat. IV. Les horribles factions qui s’y sont esleuées, & qui ont souuent mis cette Monarchie à deux doigts de sa ruine. V. Et le moyen infaillible de remedier à tous ces desordres, si l’on veut s’en seruir efficacement & dans l’vsage des Loix Fondamentales. , français, latin, italienRéférence RIM : M0_3598. Cote locale : B_4_8.