Dubosc-Montandré, Claude [?] [1652 [?]], LE RAPORTEVR DES PROCES D’ESTAT, FAISANT VOIR, POVR SERVIR d’instruction au procez du Comte de Rieux, I. Que les afrons qu’on fait aux Princes du Sang, sont des crimes d’Estat; retombent sur la personne du Roy, & meritent d’estre punis auec autant, ou plus de rigueur, que ceux qui sont faits à sa Majesté. II. Que les paroles peu respectueuses dites à vn Prince du Sang, doiuent passer pour des attentats, ou des crimes d’Estat. III. Qu’il ne peut point estre d’offence legere, lors qu’elle est commise auec reflection contre vn Prince du Sang. IV. Que la vengeance en doit principalement estre exigée par la rigueur des Loix; lors que ces afrons sont faits à des Princes du Sang, ou par d’autres Grands, ou par des Princes Estrangers. V. Et que le Roy ne peut point donner grace à des crimes de cette matiere. , françaisRéférence RIM : M0_2977. Cote locale : B_7_52.
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par contrecoup, ils l’ataquent neamoins par
vne malice qui n’est point desesperée, & qu’ils semblent
se vouloir frayer le chemin à ce dernier, s’ils
trouuent de l’impunité dans ce premier attentat.
Ainsi l’impudence en choquant les Princes, veut faire
comme vn premier essay de ses forces, & reconnoistre
la foiblesse de la Maiesté pour l’attaquer à son
temps, par la foiblesse qu’elle remarquera dans la punition
des attantats qu’elle aura fait à l’honneur de
ceux qui en portent le plus beau charactere, empreint
sur l’illustre qualité de Princes du Sang.

 

Il est vray que l’Athée s’en prend à Dieu directement,
mais comme c’est vn Criminel qui ne
trouue point d’imitateurs que parmy, les fols, dixit
iusipiens in corde suo non est Deus, ils ne sont pas
si souuent punis exemplairement dans l’Escriture
Saincte, que les Adulteres ou les detracteurs : Et
c’est par cette moderation que Dieu semble tesmoigner,
qu’il ne veut point perdre ses vengeances
exemplaires à la punition de ceux qui ne seront
point en estat d’y faire aucune reflection ;
Mais pour ceux qui n’attaquent sa Maiesté diuine
que par contrecoup, c’est à dire par la reflection
du coup qui se refleschit de son image sur elle,
nous en voyons si souuent les chastiments exemplaires
dans l’histoire Sainte, que nous pouuons fort
raisonnablement conclure qu’il est de plus dangereuse
consequence de s’attaquer à l’image qu’à son
original, par ce que l’impudence comme elle en est

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Dubosc-Montandré, Claude [?] [1652 [?]], LE RAPORTEVR DES PROCES D’ESTAT, FAISANT VOIR, POVR SERVIR d’instruction au procez du Comte de Rieux, I. Que les afrons qu’on fait aux Princes du Sang, sont des crimes d’Estat; retombent sur la personne du Roy, & meritent d’estre punis auec autant, ou plus de rigueur, que ceux qui sont faits à sa Majesté. II. Que les paroles peu respectueuses dites à vn Prince du Sang, doiuent passer pour des attentats, ou des crimes d’Estat. III. Qu’il ne peut point estre d’offence legere, lors qu’elle est commise auec reflection contre vn Prince du Sang. IV. Que la vengeance en doit principalement estre exigée par la rigueur des Loix; lors que ces afrons sont faits à des Princes du Sang, ou par d’autres Grands, ou par des Princes Estrangers. V. Et que le Roy ne peut point donner grace à des crimes de cette matiere. , françaisRéférence RIM : M0_2977. Cote locale : B_7_52.