Davenne, François [?] [1650], LETTRE PARTICVLIERE DE CACHET envoyée par la REYNE REGENTE A MESSIEVRS DV PARLEMENT. Ensemble vne response à plusieurs choses, couchées en la Lettre envoyée au Mareschal de Turennes, & aux avis donnez aux Flamans. , françaisRéférence RIM : M0_2250. Cote locale : C_3_9.
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ont iniustement mesuré les gens de bien. * La Colombe de la
Paix les obombre de toutes parts, & ils la combatent en tous
lieux : ils la demandent apparemment des leures afin d’amuser
les peuples, en leur faisant voir qu’ils s’empressent pour
leur obtenir le repos ; & ils l’abhorrent de cœur, en faisant
rompre tous les traittez qui les pouuoient conduire à quelque
tranquillité. Ils veulent ce qu’ils ne veulent pas, quand ils feignent
de vous procurer vne tranquillité, qu’ils ne meritent
point : Ils desirent auoir seuls la bonnace, en peschant dans
l’eau trouble de tous, & chacun se doit procurer le calme en
les plongeans dans les enfers. La Iustice & la raison consentent
que chacun aye à son tour de la misere & du bon-heur. Ie tranche
court, quand cela me deuroit faire hacher. A des maladies
inueterées, il faut des remedes violents : il ne conuient pas
s’amuser à découdre des maudites maximes, il les faut rompre
tout à fait : pour cela, auec l’esprit du Verbe, ie prends
le foüet de sa parolle, pour chasser du temple du monde,
les payens & peagers qui l’ont peruerty : peut-estre quelque
méchant imitera Sainct Matthieu, & qu’à ma iuste reprimande,
il tachera de venir homme de bien.

 

 


Les flatte qui voudra, pour moy ie ne scaurois
I’applaudis les aigneaux, ie foüette les pantheres,
Et quand on me metroit comme christ à la Croix,
Ie battray les tyrans & soustiendray mes freres.

 

Sonnet au Parlement sur la Paix Italienne,
(si Mazarin triomphe.)

 


Avguste Parlement, considere la Paix,
Laquelle Mazarin te donne sur la terre,
Ou pour mieux dire, voy, qu’elle cruelle guerre
Vn Demon des enfers te liure desormais !

 

 


Songe à toy, Parlement, car ce monstre mauvais,
Forge pour te lancer bien-tost quelque tonnerre :
Son œil te void desia à ses pieds comme vn verre,
Et il te parle ainsi alors que tu te tais :

 

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Davenne, François [?] [1650], LETTRE PARTICVLIERE DE CACHET envoyée par la REYNE REGENTE A MESSIEVRS DV PARLEMENT. Ensemble vne response à plusieurs choses, couchées en la Lettre envoyée au Mareschal de Turennes, & aux avis donnez aux Flamans. , françaisRéférence RIM : M0_2250. Cote locale : C_3_9.