Anonyme [1652], RESPONSE DE MONSIEVR LE PRINCE DE CONDÉ Contre la verification de la Declaration enuoyée contre luy au Parlement de Paris. , françaisRéférence RIM : M0_3410. Cote locale : B_7_56.
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qui l’on pretendoit faire condamner son procedé, ne le iustifiassent
authentiquement, comme estant conforme aux Arrests
qu’ils ont donné tant de fois, & aux Declarations qu’ils
ont verifiées contre ce Ministre Estranger. En effet, apres auoir
veu le Cardinal Mazarin triompher auec autant d’insolence
que d’iniustice de la liberté de Monsieur le Prince, peut-on
douter qu’il ne soit son ennemy ? Et si à la hõte de nostre nation,
il pouuoit encore vne fois rentrer dans le Conseil du Roy,
qu’il a deshonoré par l’incapacité & l’infamie de son Ministere,
peut-on douter qu’il n’abusast encore de l’authorité Royale,
pour se venger par toutes sortes de voyes, d’vn Prince qui
ayant demandé la iuste reparation qui estoit deuë à son
innocence, a fait chasser auec infamie son iniuste perseteur ?

 

La continuation du commerce que cét Estranger entretient
auec la Cour, ne donne-elle pas de iustes soupçons qu’il a
tousiours conserué en son bannissement vn esprit de retour ?
Le Parlement de Paris en est assez persuadé, & M. le Prince a
iuste suiet d’esperer que ses bonnes & sinceres intentions seront
quelque iour iustifiées dans la mesme Compagnie auec
plus de solemnité que la Declaration, par la verification de
laquelle on pretend de le faire passer pour criminelle. Ce
qui s’est fait dans le Parlement le treziesme de ce mois, fait
assez connoistre que les iustes esperances qu’a M. le Prince de
voir son Innocence reconnuë, n’ont pas moins de fondement
que les legitimes apprehensions qu’il a de la voir opprimée,
puis qu’apres auoir verifié le cinquiesme de ce mois vn acte
par lequel on le declare criminel, parce qu’il prend les armes
pour empescher le retour du C. Mazarin, qui est l’ennemy de
l’Estat & le sien, Huit iours apres le mesme Parlement donne
vn Arrest, par lequel il fait deffence d’entretenir commerce
auec ce mesme Cardinal ; Ordonne que sa Maiesté sera tres-humblement
suppliée de faire cesser toutes les intelligences
qu’il entretient dans le Royaume, comme estant tres-preiudiciables
au bien de son seruice, & qu’elle donnera encore vne
fois sa parole Royale de l’auoir esloigné sans esperance de
retour, qu’elle fera sçauoir à tous les Ambassadeurs qu’elle

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