Anonyme [1650], RESPONSE AV LIBELLE INTITVLÉ BONS ADVIS, SVR PLVSIEVRS MAVVAIS ADVIS. , françaisRéférence RIM : M0_3377. Cote locale : B_14_41.
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leurs fortunes & de leurs vies, à des Iuges qui croyent ne
leur en deuoir faire aucune part. Mais quand mesme l’article
de la seureté ne regarderoit que les Officiers du
Royaume, Messieurs les Princes du Sang ne sont-ils pas
Conseillers nais du Parlement, Monsieur le Prince de
Conty en qualité d’Abbé de saint Denis, n’y a-t’il pas les
mesmes droits, seances & prerogatiues que l’Archeuesque
de Paris ? Sera-il possible que dans vne occasion de cette
importance, tous les Parlements du Royaume qui ont verifié
la Declaration du vingt deuxiéme Octobre, ne s’vnissent
point ensemble pour en demander l’execution, &
faire rendre Messieurs les Princes à leurs Iuges naturels, &
par ce moyen esteindre le feu de la guerre ciuile que cette
injustice a allumée par toute la France ?

 

Les Estrangers qui sont au seruice de la Couronne, ne
doiuent ils pas se joindre, afin de demander l’obseruation
de la mesme Loy, qui a esté violée en la personne de
Monsieur le Mareschal de Rantzau, & de Monsieur de
Marchin ? La Noblesse qui voit tous les jours faire des infractions
horribles à cette Declaration, par les Intendans
que le Ministre enuoye dans les Prouinces, qui voyent à
ses yeux faire des cruautez abominables, par les troupes du
Roy, à qui le Cardinal donne toute sorte de licence au lieu
de payement, n’est-elle pas obligée de s’assembler en cette
rencontre, afin de faire de tres-humbles Remonstrances
à sa Majesté sur les desordres du Gouuernement ? Le
Clergé qui est presentement assemblé ne s’opposera-il pas
vigoureusement à l’impudente symonie du Cardinal Mazarin,
qui fait vn commerce public des biens de l’Eglise, &
qui les distribuë à des infames reconnûs pour tels, afin d’auoir
part à leurs friponneries ? Ne manquera-il point à son
deuoir s’il ne fait de viues instances au Roy, afin de faire
rendre la Iustice à des Princes du Sang iniustement persecutez,
à vn Prince du Sang qui est leur Corps, & s’il ne
fait entendre à la Reyne qu’elle sera responsable deuant
Dieu de l’effusion du sang de ses subjets, & des violences

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Anonyme [1650], RESPONSE AV LIBELLE INTITVLÉ BONS ADVIS, SVR PLVSIEVRS MAVVAIS ADVIS. , françaisRéférence RIM : M0_3377. Cote locale : B_14_41.