des preuues de leur fidelité, personne ne pense
pas y auoir rien obmis, le Clergé, la Noblesse,
le tiers Estat, le Pauure, le Riche, l’Officier, le
Bourgeois, tout s’est espuisé de bon gré pour vous
faire triompher, & par mesme moyen mettre fin
a vne si pernicieuse suitte ; La France a porté tout
cela comme si elle auoit ignoré ses Priuileges,
elle a tousiours escouté patiemment, enuisage &
familiarisé auec ses ennemis, enfin apres vne
gresle generale, elle a commencé à auoir les yeux
ouuerts & voir plus clairemẽt qu’elle n’auoit fait
auparauant ; elle a veu, SIRE, que son silence
estoit en partie la cause de ses disgraces, elle a
appris que plusieurs s’emparoient de vostre authorité,
& que de francs & libres qu’estoient vos
subjets, on s’estudioit à les rendre esclaues & miserables :
tellement qu’à present elle se presente
à vostre Majesté comme vn malade au Medecin,
& c’est d’elle qu’elle attend sa guerison, apres luy
auoir découuert son mal : SIRE, vous estes le Maistre
& le Pere du peuple, non pas pour l’auoir acquis
ny conquis : mais parce qu’il s’est donné à
vous pour le deffendre & le proteger ; Pere, non
pas pour auoir rien contribué à sa naissance ny à
son origine : mais parce qu’il vous reclame comme
tel, & estre l’vn & l’autre, c’est ce que nous
appellons veritablement Roy. Ainsi l’amour &
la protection doiuent estre inseparables du Trône
Royal.