le calme aux esprits, la ioye à toutes les
Provinces, l’authorité à la Iustice, & la pureté à la
Religion, & qui pour tout dire en peu de paroles
effacera cette triste image de mal-heur qu’on voit
dans toute l’Europe, & dont il n’y a personne qui
ne soit effrayé.

Or que vous peut il arriuer de plus glorieux que
d’estre l’authrice d’vn si extreme bon-heur ? ce n’est
pas dans les victoires, & dans les conquestes que
consiste la plus grande gloire des Souuerains ; ils
ne doiuent le plus souuent à la conduite de leurs
Capitaines, à la valeur de leurs soldats, & du
moins au caprice de la fortune : on aquiert sans
doute vne gloire bien plus solide par les armes de
douceur, de clemnce, & d’humanité : en effet il
n’y a personne qui ait part aux loüanges que les
Souuerains meritent par ces actions glorieuses.

Il n’y a ny Capitaine, n’y soldats ny fortune qui
puissent estre compagnons de leurs Triomphes.
Mais dans ces rencontres, ils ne doiuent â bien dire
leur reputation qu’à leur merite. Vous estes certainement
bien illustre par les conquestes de leurs
victoires que la France a euës depuis que vous aués
pris le Gouuernement ; Mais vostre nom deviendera
encore bien plus glorieux à la posterité si l’on
peut escrire de vous, qu’on vous a donné la Regence
du Royaume en vn temps où la Chrestienté
estoit menacée d’vn enbrasement general, & cependant
que vous avez arresté par vostre prudence
& par vostre bonté, vn si effroyable desordre.
Mais quand à la paix particuliere de vostre Royaume
vous aures aurés adiousté la paix Generale, ie