que tu as entendu mes plaintes, & que
touché de pitié tu tes transporté icy pour
essuyer mes larmes : Ainsi parloit Mazarin
qui n’auoit les yeux qu’à demy ouuérs,
n’estant pas encore bien d’esenueloppé
de son sommeil, & n’auoit pas enuisagé
l’Ombre de Manchiny qui estoit
au cheuet de son lict, laquelle estoit de
posture assez hydeuse, & comme de feu,
mais l’ayant appercuë fut si fort effrayé
qu’il vouloit s’enfuїr, mais il ne peut ; car
il s’entit vne telle pesenteur par tout ses
membres qu’il luy falut ne bouger de son
lict. La voix redoublant à parler plus fort
que deuant, luy dit oüy, oüy, mon Oncle
c’est moy qui suis venu icy, non pour essuyer
vos larmes comme vous esperez,
mais pour en faire respendre de nouuelles
par le prochain mal-heur qui vous menace
de tomber, dans la peine ou ie me
vois plongé pour auoir esté compagnon
de vos mechancetez, & auoir pris Exemple
aux déreglement de vostre vie, ayant
aussi bien que vous mal conseillé le Roy,
voyez a present aquoy me seruent les
graces & biens de Fortune ; Et si les fateurs

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