Anonyme [1649], L’INTEREST DES PROVINCES. , françaisRéférence RIM : M0_1714. Cote locale : E_1_26.
Page précédent(e)

Page suivant(e)

-- 8 --

de leur fidelité tout ce qu’ils auoient de plus cher
dans le monde ; Apres cela soustenir le party d’vn
Estranger, c’est ne se soucier que fort peu de son
authorité & de son honneur.

 

Ignorez-vous, Partisans du Mazarin, quels que
vous puissiez estre, que tous les bons François ne
soient irritez contre son gouuernement ; croyez
vous que nous puissions souffrir plus long temps ses
cruautez, ses violences & sa tyrannie ? Non, non,
& si jusques icy vous l’auez creu, parce que vous l’auez
voulu, & que vous auez esté ses complices, qui
amant-sibi somnia fingunt, nous nous laissons persuader
tout ce que nous souhaittons, desabusez-vous
pour vne bonne fois, & sçachez que toute la
France a resolu de perdre l’ennemy de son repos, &
tous ceux de son party. Qu’attendez-vous ? qu’on
vous donne la vie apres auoir merité de la perdre
par vn infame supplice, comme traistres, voleurs,
parricides & sacrileges ; Non, la France vangera tous
les affronts qu’elle a receus de vous, & lauera dans
vostre propre sang les taches dont vous l’auez soüillée,
de son deshonneur. Vous auez fait vn degast de
nos biens horrible & espouuantable, voire tel que
les plus rigoureux ennemis eussent peu faire, & les
peuples les plus criminels & abandonnez eussent
pû souffrir ; abandonnant vne place apres l’auoir
pillée, vous auez mis le feu dans les greniers, afin
de nous laisser au lieu de la farine des cendres, pour

Page précédent(e)

Page suivant(e)


Anonyme [1649], L’INTEREST DES PROVINCES. , françaisRéférence RIM : M0_1714. Cote locale : E_1_26.