Anonyme [1649], L’INTEREST DES PROVINCES. , françaisRéférence RIM : M0_1714. Cote locale : E_1_26.
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assiegé, personne n’est venu pour le secourir : Quoy !
tant de villes, tant de Prouinces qui courent la mesme
fortune que nous, abandonneront elles au pillage
toutes les richesses de France ? Ignorez-vous que de la
deliurance de Paris depend la vostre, & que de sa fortune
depend, ou vostre perte, ou vostre salut & liberté ?
Ce que les ennemis nous ont fait, monstre ce
qu’ils ont dessein de vous faire, & ne croyez pas que
ceux-là pardonnẽt ou espargnent des personnes qu’ils
ne cognoissent point, lesquels comme des Malabares
ruinent leurs propres familles. S’ils ont iuré de perdre
Paris, où ie m’asseure que tous ont ou parens, ou
amis ; les vns leur pere, les autres leur mere, qui ses enfans
& sa famille : Que feront-ils d’vn pays où ils
n’ont rien à perdre, & où ils trouueront beaucoup à
gagner ?

 

Prenez donc pitié de vous-mesmes, si vous n’auez
point compassion d’autruy, tenez-vous prests pour
joindre vos armes auec les nostres, & cela estant,
vous estes asseurez que nous enuoyerons le Mazarin
& les Mazarinistes hors de France faire vn voyage
en son pays de Sicile, où l’on dit estre l’entrée de
l’Enfer.

FIN.

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Anonyme [1649], L’INTEREST DES PROVINCES. , françaisRéférence RIM : M0_1714. Cote locale : E_1_26.