Anonyme [1652], L’ICARE SICILIEN, OV LA CHEVTE DE MAZARIN, AVEC SA METAMORPHOSE, EN VERS BVRLESQVES : Où le Lecteur reconnoistra l’obligation que nous auons au defunct Cardinal de Richelieu, de nous auoir procuré vn si bon Ministre. , françaisRéférence RIM : M0_1672. Cote locale : B_13_47.
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Tu fais dessein de t’enuoler
Lors que tu seras parmy l’air ;
Tu feras fort bien de me croire
Si tu n’és resolu de boire ;
Ne prens ny trop bas ny trop haut
L’vn est trop froid l’autre est trop chaud ?
Vers ce bas il souffle vne bise
Qui pourroit bien estre assez grise
Pour endurcir tes instrumens
Et les rendre sans mouuemens ;
Aussi si vers le haut tu tire
C’est fait de tes aisles de cire.
Le Soleil sans beaucoup d’effors
Te mettra bien-tost haut le corps ;
C’est par le milieu qu’on enfourne,
Point de ce lieu ne te destourne,
Suis-le tousiours de point en point
Et de mal tu n’en auras point ;

 

 


Icare ayant oüy Dedale,
Prisa son discours comme bale,
Et s’il l’eust tenu par escrit
Il s’en fust torché le conduit
Par où il rendoit ses clistaires,
Ils ne firent pas grands mysteres
Pour prendre le chemin de l’air,
Comme vn Choucas qui veut voler,
Bransle le Ciel & le taucousse,
S’efforce & fait quelque secousse
Pour se rendre vn peu plus leger ;
Eux estant prests de déloger,
Battirent leurs flancs de leurs ailes,
Remuerent bras & aisselles,
Aidez de la force du vent,
Et au Diable apres mon argent ;
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Anonyme [1652], L’ICARE SICILIEN, OV LA CHEVTE DE MAZARIN, AVEC SA METAMORPHOSE, EN VERS BVRLESQVES : Où le Lecteur reconnoistra l’obligation que nous auons au defunct Cardinal de Richelieu, de nous auoir procuré vn si bon Ministre. , françaisRéférence RIM : M0_1672. Cote locale : B_13_47.