Anonyme [1652], L’ICARE SICILIEN, OV LA CHEVTE DE MAZARIN, AVEC SA METAMORPHOSE, EN VERS BVRLESQVES : Où le Lecteur reconnoistra l’obligation que nous auons au defunct Cardinal de Richelieu, de nous auoir procuré vn si bon Ministre. , françaisRéférence RIM : M0_1672. Cote locale : B_13_47.
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Mazarin qui passe pour homme
Le plus rusé qui soit dans Rome,
Se voyant dans vn si beau train
Ne voulut plus mettre de frain,
Ny de bornes à sa fortune,
Parce qu’elle estoit trop commune,
Pour la pousser iusques au bout ;
Richelieu qui gouuernoit tout
Luy sembla propre & necessaire
Pour bien auancer cette affaire,
De vray point il ne se trompoit,
Car ce Cardinal tel estoit
Qu’il pouuoit sans sortir de chaise
Mettre vn homme fort à son aise ;
Il fit tant qu’il gagna son cœur,
Soit par adresse ou par bon-heur
Richelieu en fist quelque estime,
Et creut qu’il le pouuoit sans crime
Admettre dans le Cabinet,
Mais il ne fit pas bœure net ;

 

 


Mazarin sans crainte du chaud,
Se voyant esleué si haut
Par le moyen de ce grand homme,
Mesprisa son retour à Rome,
Ne croyant pas dedans le lieu
Trouuer vn autre Richelieu ;
Il espera que la creance
Que ce Prelat auoit en France,
Et la faueur de nostre Roy,
Feroient encor ie ne sçay quoy
Pour passer à vn autre estage ;
Il ne manqua point de courage,
Et fit si bien le bon valet
Aupres du Maistre & du valet ;
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Anonyme [1652], L’ICARE SICILIEN, OV LA CHEVTE DE MAZARIN, AVEC SA METAMORPHOSE, EN VERS BVRLESQVES : Où le Lecteur reconnoistra l’obligation que nous auons au defunct Cardinal de Richelieu, de nous auoir procuré vn si bon Ministre. , françaisRéférence RIM : M0_1672. Cote locale : B_13_47.