Anonyme [1649], L’ESTENDART DE LA LIBERTE PVBLIQVE. , français, latinRéférence RIM : M0_1288. Cote locale : C_7_81.
Page précédent(e)

Page suivant(e)

-- 9 --

leur tyrannie sans en oser seulement
parler. Ces ames innocentes ont sans doute
supplié le Ciel de vouloir luy-mesme prendre
la vangeance du tort qu’on auoit fait à
leur innocence, si bien que faisant sousleuer
doucement le premier flot de l’orage, on
commença de se formaliser de ces actions
ausquelles si l’on eut permis de venir plus
loing, sans doute qu’elles eussent esté capables
de nous perdre. Mais il arriua tout autrement
que ces meschans n’auoient pretendu,
& cela neantmoins par leur propre
faute : car courant comme des aueugles, ou
plutost comme des cheuaux indomptables,
ils se sont venus ietter eux-mesmes dans le
labyrinthe, & se bruslant comme des moucherons
de la nuict, ils se sont trouuez enueloppez
dans la flame & dans le malheur. Il
n’y a point de chien si petit qui ne vueille
mordre quand on luy monstre les doits, ou
quand on luy touche la queuë, Il faudroit
qu’vn homme fust tout à fait insensible, si
se sentant frapper à coups de baston, où se
voyant interressé dans son honneur & dans
sa fortune, il ne faisoit paroistre quelque
Page précédent(e)

Page suivant(e)


Anonyme [1649], L’ESTENDART DE LA LIBERTE PVBLIQVE. , français, latinRéférence RIM : M0_1288. Cote locale : C_7_81.