obsedée, & qu’elle tient honteusement asseruie
aux sentimens du plus indigne de tous ceux
qui se meslerent iamais de gouuerner vn Estat.
En effet les miseres & les ruines de la France rendent
vn si grand tesmoignage de sa malice & de
son insuffisance dans le Ministere, qu’il faut estre
du tout sans yeux ou sans iugement pour en douter
encore, aprés six ans d’experience, & quand
il n’y a presque plus rien que de mourant dans vn
Empire, qu’il trouua tres-sain en apparence, lors
qu’il entreprit de le gouuerner. Quoy, mon FILS ?
ne iuge-t’on pas de l’esloignement du Soleil par
les vents, les broüillards, & les pluyes qui suruiennent
dans l’automne & dans l’hyuer ? & lors
qu’vn corps paroist accablé de maladies, ne tire-t’on
pas de là consequence à sa mauuaise constitution,
& à l’immoderation de ses mœurs, &
mesme au defaut de la chaleur naturelle, qui
manquant en luy le laisse en proye à tant de
maux ? Si Mazarin auoit eu les qualitez d’vn bon
Ministre, ne trouuoit-il pas le chemin tout frayé
pour arriuer aux fins glorieuses, où tendit tousjours
le feu Cardinal ? Qui le fist broncher, s’il eut
eu dessein de marcher sur les pas de ce Politique ?
& ne trouuoit-il pas dans l’Estat toutes les dispositions
necessaires à souffrir le ioug de son Ministere,
s’il eust esté plus modeste ou plus prudent ?
Son interest qui détacha son esprit de ceux de
l’Estat, l’escarta dans des chemins obliques, à

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