luy demandent continuellement vengeance,
que les blasphemes & les violences
vous feront perir insensiblement sans donner
de combat, & que ses impietez qu’on profere
si hardiment, & que vous souffrez en vostre
personne, sont les veritables moyens d’attirer
la colere de Dieu sur vostre armée & sur vous
mesme. Il est plus jaloux de sa gloire qu’aucun
Prince de la terre, & l’experience nous apprend
que la fin des impies est tousjours accompagnée
de quelque estrange Catastrophe,
& qu’elle est en abomination à tous les hommes.
C’est ce Dieu qui vous a fait triompher
de nos ennemis dans ces fameuses batailles de
Philisbourg, Nortlinguen, Rocroy ; & encor
n’aguéres dans la pleine de Lens : & c’est ce
Dieu mesme qui vous abandonnera lors que
vous porterez les armes contre vostre patrie,
& pour deffendre vn homme que ses crimes
ont rendu son ennemy mortel & irreconciliable.
Il est vray que vous avez tousjours esté
victorieux iusques à present : mais considerez
aussi, s’il vous plaist, que la fortune a tousiours
secondé vostre courage, & que la Victoire
qu’on d’épeint aliée pour tesmoignage de son
inconstance, peut aussi-tost embrasser leur party
que le vostre. Representez-vous, MONSEIGNEVR,
combien de fois les Gaulois
nos predecesseurs ont esté victorieux, & que

Page précédent(e)

Page suivant(e)