cette nouuelle reformation de Conseil, vous n’aurez
gueres d’affaire à trouuer des hommes dignes &
capables de telles charges. Il y a, graces à Dieu,
grand nombre de bons Princes, Seigneurs & Gentil-hommes,
en vostre Royaume, tres-suffisans pour
auoir le principal soin & conduite des affaires de la
guerre, & aux affaires de l’Estat, lesquels viuent en
priué, & ne reste qu’à les appeller pres de vous : Et
parmy les compagnies de vos Officiers, vous trouuerez
plus d’hommes qu’il ne faut, sçauants & gens
de bien, prouuez & experimentez, lesquels auront
le soin de la Iustice & de vos Finances. De tous lesquels
vous serez tres-bien seruy, & de tel Conseil,
renaistra vostre prosperité & grandeur. Mais il ne
sera que bien à propos que ceux de vostre Conseil
soient (si faire se peut) de diuerses Prouinces de
vostre Royaume : afin que vous soyez mieux esclaircy
& conseillé, sur les affaires & difficultez qui arriuent
de plusieurs & diuers endroits, par ceux qui
sçauent la maniere de viure, & façon de gouuerner
& negotier, és païs esquels ils ont esté nez & nourris.
Aussi que vos sujets seront de toutes parts plus
contans, quant ils penserõt que leurs affaires seront
bien entenduës & mieux conduites, sous l’intelligence
& connoissance de personnes nées en leur
terroir.

C’est là le chemin qu’il vous faut tenir, c’est le
Conseil que vous deuez croire, & non pas celuy
des autres qui vous conduisent à la ruïne : Car vous