Anonyme [1649], L’ANTI-LIBELLE, EN VERS BVRLESQVES. , françaisRéférence RIM : M0_91. Cote locale : C_2_7.
Page précédent(e)

Page suivant(e)

-- 11 --


Qui les fait beau voir raisonner,
Sur le foudre qu’on oyt tonner,
Cette exalaison allumée
Et dans la nuée renfermée,
Grande & murmure vainement,
Par leur drosle raisonnement,
Il faut que sa flame finisse,
Il faut que son ardeur perisse,
Les nuées la suffoqueront,
Et belle nique luy feront ;
Ils ont dressé milles trophées,
Contre ces flames estouffées,
Ils ont chanté mille airs nouueaux ;
Mais ces prophetiques cerueaux,
En nous distribuant leurs songes
N’ont rien predit que des mensonges.

 

 


Le foudre est sorty de prison,
A quoy querecques petit son,
Si pouuoit-il pour ses yssuës
Briser en cent endroits les nuës,
Il pouuoit vous exterminer ;
Vents soufflans pour nous mutiner,
Fiers ennemy doux zephire
Qui meine au bord nostre nauire,
Et malgré la malignité,
Qui conduisoit vos fols courages ;
Vous estes plus heureux que sages,
Toutesfois Docteurs renguainés :
Vous auez plus d’vn pied de nez,
Vostre veine à present repose
Et ne sçait plus faire autre chose
Si c’est reposer voirement
Que de trembler incessamment,
Que d’estre tousiours en vredasse,
Que d’estre froid comme la glasse ;
Mais non cessez de frisonner
Page précédent(e)

Page suivant(e)


Anonyme [1649], L’ANTI-LIBELLE, EN VERS BVRLESQVES. , françaisRéférence RIM : M0_91. Cote locale : C_2_7.