plus grande gloire que de perir de faim &
enfermé.

C’est ce qui arriué au Mareschal de Turenne,
lequel se voyant poursuiuy par l’armée
de Messieurs les Princes beaucoup plus
grande que la sienne, s’estant saisy de Villeneufue
sainct Georges de son eminence auantageuse,
& de la petite riuiere venant de Brie,
& se rend dans celle de Seine, a employé
tous les soldats de son infanterie à trauailler
aux retranchement de cette eminence & autour
de Ville-neufue sainct Georges iusques à
la riuiere de Seine : de sorte que son armée y
est enterrée sans pouuoir estre endommagée
par celle de Messieurs les Princes, si ce n’est
aux escarmouches frequentes, caualerie contre
caualerie, où ceux de ce Mareschal retournent
fort rarement.

Monsieur le Prince ne trouuant à propos
d’attaquer le Mareschal de Turenne dans ses
retranchemens à moins que de perdre beaucoup
de soldats, s’est resolu d’attendre que
la faim & le manquement de pain & de fourrage
e presse & le fasse resoudre à demander
cõposition. Et sans esperance de l’obtenir, ou
de faire vn effort pour sortir l’espée à la main,
où Monsieur le Prince l’attend : & cependant il