Anonyme [1652], L’A SÇAVOIR SI NOVS AVRONS LA PAIX, ET SI NOSTRE GVERRE CIVILE s’acheuera bien-tost. , françaisRéférence RIM : M0_9. Cote locale : B_14_20.
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fait souffrir tant de disgraces. Ie puis d’ailleurs
soustenir que comme la santé paroist le fondement
de tous les biens que nous depart la Nature,
la Paix est le veritable principe de tous ceux
que la Fortune se plaist de nous communiquer ;
& que comme les dons du corps & de l’esprit semblent
inutiles sans cette force interieure, qui resultant
du bon temperament de nos humeurs, & des
qualitez qui le composent, donne la grace au
teint, & le coloris au visage, & nous rend adroits
& dispos pour exercer toutes les fonctions de la
vie, les richesses, les charges, les benefices, &
les autres aduantages que possedent les personnes
plus qualifiées ne seruent de rien sans cette
Paix, qui naissant de la bien-veillance que les
parties qui composent l’Estat ou le corps politique
ont ont les vnes pour les autres, & d’vne parfaite
concordance & harmonie, répand vn eclat
merueilleux sur toute sa superficie qui est entr’elles,
qui donne de l’amour à tous ceux qui le considerẽt.
Il resulte de là que la paix ne compatit point auec la
haine que l’vne de ces parties porte à l’autre quand
elle en a receu quelque offence, & que la premiere
se voyant tousiours la plus forte, redouble
l’outrage pour repousser l’iniure qu’elle croit
receuoir de cette hame de l’autre, toute impuissante
qu’elle est. C’est pour dire qu’en vn Estat où
les suiets sont opprimez par le Prince, bien qu’il
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Anonyme [1652], L’A SÇAVOIR SI NOVS AVRONS LA PAIX, ET SI NOSTRE GVERRE CIVILE s’acheuera bien-tost. , françaisRéférence RIM : M0_9. Cote locale : B_14_20.