Anonyme [1652], L’A SÇAVOIR SI NOVS AVRONS LA PAIX, ET SI NOSTRE GVERRE CIVILE s’acheuera bien-tost. , françaisRéférence RIM : M0_9. Cote locale : B_14_20.
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Et s’ils desirent quelque chose de plus qu’ils
n’osent témoigner ouuertement, ils voyent clairement
que leur pretention est inutile de ce costé-là,
puis qu’ils n’ont point d’autres forces que celles
de l’Espagnol, qui n’a pour but que d’entretenir
la guerre en France, & non de les rendre
maistres de quelque Prouince du Royaume. En
effet, des Chefs si braues & si remuants ne luy
plairoient pas pour voisins, & ne luy donneroient
pas tant de prise sur eux, que celuy qui tient à
present le tymon. Ils voyent que les Prouinces
ne prennent point leur party, comme elles l’auoient
fait esperer d’abord : En quoy certes elles
font paroistre vne prudence non mediocre, puis
qu’elles ont connu depuis, que Messieurs les Princes
ne prennent point de part en leurs afflictions
pour les proteger. D’ailleurs, si ceux-là ne révent
point, qui disent aprés Mucian chez Tacite,
que les pistolles sont les nerfs des guerres ciuilles :
Il y a peu d’apparence que le party de
Messieurs les Princes qui manquent en quelque
façon de cét appuy, puisse long-temps subsister,
outre qu’vn corps dans lequel plusieurs ames s’agitent,
se dissout facilement : comme vne nuée
dans laquelle il y a plusieurs foudres, qui font
qu’elle se rompt bien-tost ; lors qu’il viennent à
se choquer dans son sein mesme.

 

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