Anonyme [1652 [?]], LETTRE DV BOVRGEOIS DES-INTERESSE. , françaisRéférence RIM : M0_2082. Cote locale : D_1_63.
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que nous eussions offerts à nostre Pontife eussent
esté les pierres démolies des Palais de Luxẽbourg
& de Condé : il n’est pas de nos actions comme de
nos iours, celuy d’hier ne reuiendra plus dans la nature,
& demain nous pouuons faire ce qu’aujourd’huy
nous auons manqué ; aussi bien le Roy est la
richesse de Paris, & la paix le bien general de la
France, le plus salutaire conseil est celuy qui nous
ramene tous les deux ; suiuons donc le chemin qui
nous y conduit & plustost & plus seurement ; les
Princes ne nous donnerons pas le Roy, personne
ne donne ce qu’il n’a pas ; la paix est aussi peu dans
leur pouuoir ; car où elle se fera par le traitté ou
par la victoire, des deux costez elle est plus dans
la disposition des Parisiens que des Princes, car ils
peuuent plus & demandent moins ; les Princes ne
subsistent que par nostre appuy, & si nous eussions
voulu Mercredy, les Condé & Beaufort ne seroient
plus que des noms de braues malheureux :
nous n’auons point de bienfaicteurs à recompenser
de bastons de Mareschaux & de gouuernement
de Prouinces, Paris ne demande que la
paix, la presence de son Roy, & la diminution de
ses imposts, qui n’est qu’vn petit reuenu annuel,
& qui en vingt ans ne fera pas la somme que le seul
Prince de Condé demande d’abord pour le dédommager
des frais de la guerre : nous n’auons
point d’Espagne à satisfaire, Paris n’a point soüillé
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Anonyme [1652 [?]], LETTRE DV BOVRGEOIS DES-INTERESSE. , françaisRéférence RIM : M0_2082. Cote locale : D_1_63.