Anonyme [[s. d.]], DIALOGVE SVR L’EMPRISONNEMENT DV PRINCE DE CONDÉ , français, latinRéférence RIM : Mx. Cote locale : D_2_42.
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Quia viderunt oculi mei quod parasti : C’est d’autant
que tu as faict passer ceste medaille sur les frontiéres
pour seruir de Reliques aux Estrangers, au prejudice
de la repraation de nos sujets.

Le Prince.

Et vous Ange tutelaire de la France, à qui i’ay
donnez la chasse pour ne rien attraper que des
coups de plume vous scauez comme i’ay nettoyez
vos logis sans balets, comme ie vous ay laissez vostre
corps sans chef & comme ie suis la cause que
vos coffres sont sans argent n’y ayant rien a gaigner
auec moy qui puisse rendre vostre pourpre
plus illustre, Parlement ce sont là les seruices que
i’ay rendu, & pour me reconnoistre maintenant
de tant de faueur, Nunc dimittis, tu me delaisse,
pourquoy cela ;

Le Parlement.

Quia vederunt oculi mei quod parasti, C’est dautant que tu
as voulu plaider sans Aduocat, & qu’il n’y a point
de plaisir pour toy.

Le Prince.

Ville la plus fortunée de l’Vniuers pour voir
dans tes prisons le plus infidele de ces Princes, & le
plus mal-heureux de ces Courtisans, ie ne i’ay pas
oubliée dans la distribution de mes faueurs, il est
vray que tu es trop riche pour deuenir gueuse,
neantmoins i’auois trouué moyen de te faire porter
cette qualité Euangelique, si i’eusse empesché

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Anonyme [[s. d.]], DIALOGVE SVR L’EMPRISONNEMENT DV PRINCE DE CONDÉ , français, latinRéférence RIM : Mx. Cote locale : D_2_42.