Anonyme [1652], LES VERITABLES MAXIMES DV GOVVERNEMENT DE LA FRANCE, IVSTIFIÉES PAR L’ORDRE des temps, depuis l’establissement de la Monarchie iusques à present : Seruant de Response au pretendu Arrest de cassation du Conseil du 18. Ianvier 1652. DEDIĖ A SON ALTESSE ROYALE , français, latinRéférence RIM : M0_3969. Cote locale : B_5_23.
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rien de ce qu’il a fait, que dans le mesme lieu : c’est vne matiere
contentieuse. C’est là que tout se doit examiner auec liberté de suffrages.
Le Roy y a son lict de Iustice, comme il auoit son Tribunal
esleué dans l’Assemblée generale des Francs. Le Parlement represente
cette Assemblée, c’est la mesme Authorité. Aussi ne trouue-t’on
point de lettres de son Institution, parce qu’estant la representation
de la Monarchie toute entiere, qui s’assembloit tous les ans In
campo Martio dans la premiere Race, ou de l’assemblée des Grands du
Royaume dans la seconde, & fort auant dans la troisiesme ; le Parlement
se trouue aussi ancien que la Couronne, il est nay auec l’Estat.

 

Et ie ne pense pas faire tort à la souueraineté du Roy de defendre
les Loix fondamentales du Royaume : chaque Estat a sa police. Mais
ce qu’il y a de remarquable dans nostre gouuernement, c’est qu’il est
tout naturel. C’est à dire que toutes les choses s’y sont tousiours faites
par le consentement du Souuerain auec ses subjects, & des subjects
auec le Souuerain : ç’a tousiours esté vne correspondance reciproque.
La Souueraineté de nos Rois est de faire Iustice de faire toute sorte de
bien. Ils sont les veritables Images de la Diuinité, qui ne peut iamais
faire de mal. Leur Souueraineté est absoluë, lors qu’il s’agist de l’execution
de la Loy, & non pas pour la destruire.

Si c’est donc vne verité constante, comme ie l’ay cy-dessus iustifié,
que toutes les grandes affaires du Royaume se sont tousiours traictées
dans le Parlement, si c’est le lieu seul où le Roy fait les Loix & contracte
auec son peuple, il est certain que par vn Arrest du Conseil on
na pas peu destruire ce qu’il auoit promis contre le Cardinal Mazarin.
Il auoit donné plusieurs fois sa parole Royale, qu’il ne pourroit estre
restably pour quelque cause, pretexte & occasion que ce sust la Declaration
enuoyée & verifiée au Parlement le portoit aussi formellement,
c’estoit vn contract solemnel, & qui estoit le fondement d’vn nombre
infini d’Arrests. Cette declaration n’estoit point vne Loy nouuelle,
c’est vne Loy ancienne dans le Royaume, & la premiere de tous les
Estats, de ne laisser iamais le gouuernement entre les mains des Estrangers,
& principalement de ceux qui ont pris leur naissance & leur origine
dans vne terre ennemie L’Edict de Loudun y est precis, & l’Arrest
rendu contre le Mareschal d’Ancre, donné à la requeste du Procureur
general du Roy,

Pour destruire donc cette police naturelle & ciuile, qui se trouuoit
encore confirmée par la Declaration verifiée contre le Cardinal Mazarin,
& par tant de paroles Royales, il falloit que le Roy vint au Parlement,
qu’il apportast luy-mesme, ou qu’il enuoyast vne Declaration

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Anonyme [1652], LES VERITABLES MAXIMES DV GOVVERNEMENT DE LA FRANCE, IVSTIFIÉES PAR L’ORDRE des temps, depuis l’establissement de la Monarchie iusques à present : Seruant de Response au pretendu Arrest de cassation du Conseil du 18. Ianvier 1652. DEDIĖ A SON ALTESSE ROYALE , français, latinRéférence RIM : M0_3969. Cote locale : B_5_23.