Anonyme [1652], LES SENTIMENS D’VN FIDELLE SVIET DV ROY, Contre l’Arrest du Parlement du vingt-neufiesme Decembre 1651. , français, latinRéférence RIM : M0_3648. Cote locale : B_11_22.
Page précédent(e)

Page suivant(e)

-- 44 --

pouuoit estre que par la rigueur d’vn anatheme perpetuel &
indispensable.

 

In Concil.
Cabilon.
sub fin. 179.
Vide &
Greg. Turon.
lib. 5.
cap. 28.

Mais toy Pari, maistresse & capitale de toutes les villes de
ce grand Estat, ie ne veux point chercher hors de toy les interpretes
& les témoins de ton deuoir en cette conjoncture ; ie
veux seulement te conduire dans vne assemblée generale de
tes anciens Peres, te faire paroistre en leur presence, & te prier
en mesme temps de les considerer, non fragiles & mortels,
comme ils ont esté pendant leur voyage sur la terre, mais incorruptibles
& glorieux, comme ils sont dans le Ciel, & ils
te prononceront pour la seconde fois vne loy sacrée, qu’ils
ont faite & publiée au milieu de toy, depuis huict siecles, &
te commanderont tres-seuerement de l’obseruer, sur peine
de leur haine, & de leurs censures les plus redoutables.

Il est certain, dit le sixiéme Concile de Paris, que la puissance
Royale est establie pour le bien, & pour l’aduantage de tous ceux qui
luy sont soumis, & qu’elle est obligée de le procurer, selon les loix de l’equité ;
& c’est aussi pour cela que tous ceux qui luy sont subjets, doiuent
luy obeyr & la seruir auec fidelité, dautant que celuy qui resiste à vne
Puissance ordonnée de Dieu, ainsi que l’Apostre nous l’enseigne, resiste
en mesme temps à l’ordre de Dieu : car comme les subjets desirent que le
Roy les conserue & les protege selon la iustice & la pieté ; de mesme ils
sont obligez de leur part de secourir le Roy en toute franchise, & sans
pretendre de s’en pouuoir dispenser sous aucun pretexte, & par aucune
excuse que ce soit : & ils y sont obligez, en premier lieu pour le salut de
leur ame ; & en second lieu pour contribuer à ce qui regarde la bien-seance,
& l’vtilité publique du Royaume, suiuant la volonté de Dieu ; &
en s’acquitant de ce deuoir on ne peut point douter, qu’ils ne satisfassent
tout ensemble au commandement de Dieu, & à la fidelité qu’ils doiuent
au Roy. Et en effet que les subjets soient tenus de rendre ce seruice à la
Maiesté Royale, les preceptes de la loy nous le témoignent ouuertement,
& le Seigneur nous l’apprend luy-mesme en l’Euangile, quand il dit ;
Rendez à Cesar ce qui appartient à Cesar, & à Dieu ce qui est
à Dieu. Et S. Pierre dit aussi. Soyez obeїssans à toutes sortes de
personnes, pour l’amour de Dieu, soit au Roy, comme à celuy
qui tient le premier rang ; soit à ses Ministres, en considerant
que c’est luy qui les enuoye, & qui leur donne authorité.
Et vn peu apres il dit : Craignez Dieu, honorez le Roy. Et l’Apostre

Page précédent(e)

Page suivant(e)


Anonyme [1652], LES SENTIMENS D’VN FIDELLE SVIET DV ROY, Contre l’Arrest du Parlement du vingt-neufiesme Decembre 1651. , français, latinRéférence RIM : M0_3648. Cote locale : B_11_22.