Anonyme [1652], LE SYNDICQ DV PEVPLE ENVOYE AV ROY. Pour faire entendre a sa Maiesté tout ce qui se passe dans son Royaume. , françaisRéférence RIM : M0_3741. Cote locale : B_2_6.
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de quelque profit, ou peur d’encourir la disgrace
de Mazarin, ils ne vous declarent les
deffauts qui ruïneront enfin vostre Monarchie.
Iamais la France n’a esté si chargée de
Tailles qu’elle est. Iamais on n’a veu introduire
les monopoles que ces miserables Mazarins
inuentent pour rassasier leur auarice ;
le bois augmente le feu, mais il s’y consomme,
les biens qu’ils semblent s’acquerir pour
leur seruir de maintien ; ce sont plustost cordes
qu’ils filent pour dernier recours de leur
necessité. C’est vne chose perilleuse que de
bastir sa fortune sur la ruïne d’vn miserable,
vn abysme mene en vn autre, le mal heur
d’autruy nous doit rendre sages, vsons des
biens de fortune, & ne nous y fions point.

 

Les Naturalistes disent que les arbres
meurent incontinent quand ils rapportent
plus de fruict qu’ils n’ont accoustumé, telle
est la fortune lors qu’elle nous rit d’auantage
& qu’elle se monstre fauorable outre l’ordinaire,
c’est lors qu’elle nous conduit le plus
souuent à nostre perte : Vn Prince de Perse
comparoissoit proprement les mignons des
Roys aux jettons que l’on fait valoir en nombre
tantost mille, tantost vn & deux, Socrate
interrogé ce que c’estoit que Felicité, respondit,

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Anonyme [1652], LE SYNDICQ DV PEVPLE ENVOYE AV ROY. Pour faire entendre a sa Maiesté tout ce qui se passe dans son Royaume. , françaisRéférence RIM : M0_3741. Cote locale : B_2_6.