bien-tost de sa presence, & de celle du Roy.

L’arriuée de son Altesse Royale dans Paris n’est
pas vne petite asseurance du bon-heur que nous attendons.
Ce Prince qui est doüé d’vne singuliere
bonté pour toute la France, & particulierement
pour Paris, a dit tout haut que le Roy ne songeoit
plus aux desordres passez ; & que ce n’estoit
pas le ressentiment qui le faisoit tenir loin de Paris,
mais seulement qui le besoin de ses affaires, & que
dans peu de temps nous aurions le bien de le reuoir
icy. Apres les paroles de ce grand & genereux
Prince se trouuera-il quelque personne assez opiniastre,
& assez incredule pour ne le pas croire ? Se
trouuera-il encore des esprits broüillons, & factieux
qui n’ont autre dessein que de fomenter la diuision
parmy nous, pour semer des bruits scandaleux
que le Roy garde le souuenir des Barricades, &
de toute la guerre passée, comme si le Roy ou la
Reine auoient des ames malignes, & basses ainsi
que les personnes qui en parlent auec si peu de raison,
non il faut croire que le bien, & le repos des
sujets occupant l’esprit des Souuerains, il n’y a point
de place pour des pensées qui luy sont si contraires,
& que ce sont des Peres qui n’ont pas si tost chastié
leurs enfans qu’ils en sont touchez d’vn sensible
déplaisir. Concluons donc que dans peu nous reuerrons
icy la Cour viure de la mesme sorte qu’elle a
fait autrefois, pourueu qu’aussi nous viuions dans
le respect, & dans l’obeïssance ordinaire.

FIN.