que vous eussiez tant fait pour nous, sans
que par vn iuste ressentiment nous ne venions à
contribuer tous ce qui est de l’estenduë de nos forces
pour vostre reciproque conseruation, qui doit
estre la fin de nos communs desseins. Nous sçauous
l’Estat auquel se trouue vostre Ville, & l’interest
que nous auons tous à la promptement secourir,
puisque sa ruine entraisneroit infailliblement
celle de toute la France ; dont les veritables
effets vous manifesteront nos bonnes intentions.
Nous faisons aduancer le plus de viures que
nous pouuons vers Paris, & les escorterons mesme
jusques à vos portes, s’il en est besoin, mais nous
apprenons desia que nos ennemis communs sont
vn peu plus reserrez, & que parmy ce grand nombre
d’hommes qu’il y a dans Paris, il s’est trouué
beaucoup de soldats, si la saison n’estoit pas si mauuaise,
vous verriez à vos portes des Prouinces entieres
pour vous secourir, neantmoins si la necessité le
requeroit, il n’y a point de difficultez que nous ne
franchissions pour nous rendre vers vous. Cependant
nous nous tiendrons sous les armes, & tous
prests à vous seruir, priant Dieu qu’il vous tienne en
sa saincte garde, & vous donne bien-tost la victoire
sur nos ennemis.