Suauld [signé] [1651], ARREST DE LA COVR DV PARLEMENT DE BORDEAVX: POVR LA IVSTIFICATION DE Mr LE PRINCE: Sur le Suiet des calomnies inuentées contre son Altesse par les factionnaires du Cardinal Mazarin, pour le faire sortir de Paris, & faciliter le retour de leur Maistre. ENSEMBLE LES REMONSTRANCES du mesme Parlement faites au Roy sur ce sujet, & les Lettres écrittes à la Reyne Regente, à Mr le Duc d’Orleans, & à Mr le Prince. , françaisRéférence RIM : M0_192. Cote locale : B_7_58.
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ARREST
DE LA COVR
DV PARLEMENT
DE BORDEAVX :
POVR LA IVSTIFICATION
DE Mr LE PRINCE :

Sur le Suiet des calomnies inuentées contre
son Altesse par les factionnaires
du Cardinal Mazarin, pour le faire
sortir de Paris, & faciliter le retour
de leur Maistre.

ENSEMBLE LES REMONSTRANCES
du mesme Parlement faites au Roy sur ce sujet,
& les Lettres écrittes à la Reyne Regente, à
Mr le Duc d’Orleans, & à Mr le Prince.

A PARIS.

M. DC. LI.

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ARREST DE LA COVR DV PARLEMENT
de Bourdeaux donné toutes les Chambres
assemblées pour la Iustification de
Mr le Prince.

LA COVR, Les Chambres assemblées,
deliberant sur la Lettre du Roy
à elle écritte du 20. Aoust 1651. & lecture
faite d’vn imprimé, portant tiltre
de DISCOVRS, non signé : Ensemble
ayant leu la DECLARATION du Seigneur
Duc d’Orleans enuoyée au Parlement
de Paris, collationné par vn Secretaire du Roy ;
& la LETTRE du Seigneur Prince de Condé,
du 21. desdits mois & an. OVY sur ce les
Gens du Roy, A ordonné & ordonne que tres-humbles
Remonstrances seront faites au Roy
& à la Reyne Regente sur l’importance de
cett’affaire, & que leurs Maiestez seront tres-humblement
suppliés de receuoir la Iustification
de Mr le Prince, & de vouloir faire punir
ceux qui ont donné des aduis si préiudiciables
au seruice du Roy, au bien de l’Estat,
& à l’innocence de Mr le Prince. Comme aussi

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Monseigneur le Duc d’Orleans sera supplié de
vouloir continuer ses soins à reünir la Maison
Royale, pour maintenir le repos des Peuples,
& la tranquilité de l’Estat. Fait à Bordeaux
en Parlement les Chambres assemblées le 30.
Aoust 1651.

 

SVAV.

REMONSTRANCES DV PARLEMENT
de Bordeaux faites au Roy pour
la Iustification de Monsieur le Prince.

NOSTRE SOVVERAIN
SEIGNEVR,
Tant & si tres-humblement
que faire pouuons à vostre bon
grace nous recommandons.

Nostre souuerain Seigneur, nous auons
reçeu de Vostre Majesté les effects de sa Iustice

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& de sa bonté dans l’exclusion du Cardinal Mazarin
& de ses adhærans, & nous esperions que son
esprit ne troubleroit plus l’vnion de la Maison
Royalle tres necessaire au repos de l’Estat C’est
auec douleur que nous voyons de nouueaux suiets
d’en craindre la d’esunion, puisque la reputation
de Monsieur le Prince, attaquée par des accusations
qui choquent vostre Maiesté dans la
personne d’vn Prince de vostre sang, nous doit
faire craindre que si vostre authorité violée dans
cette rencontre n’esloigne, & n’en faict punir les
autheurs, la France trouuera dans le peu de sureté
que pourra prendre Monsieur le Prince, des malheurs
ineuitables ; & la Guyenne, de laquelle vostre
Maiesté luy a confié le Gouuernement des
suiets de douleur ou elle auoit creu rencontrer
son repos & tranquilité. Si vostre Maieste faict reflection,
que la naissance de Monsieur le Prince,
ses seruices & sa conduitte le mettent à couuert
des impostures que ses ennemis, & ceux de l’Estat
luy suscitent, elle donnera vn exemple à la posterité,
qui fera voir que les Roys ne peuuent iamais
soubçonner leur sang d’intelligence auec leurs
ennemis sans s’esmouuoir, & faisant agir sa iustice
contre les Autheurs d’vn si pernicieux aduis, elle
estouffera leur dessein, dont l’obiect est de rompre
l’intelligence de la Maison Royalle & de destruire
cette vnion, qui seule maintient vos Estats
dans vne parfaicte correspondance au bien du

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seruice de vostre Maiesté, & au soustient de son
authorité ; ces raisons nous ont obligé de remonstrer
tres humblement à vostre Maiesté l’imporstance
de l’escrit informe que nous auons receu,
& la consequence d’vne accusation de cette nature.
Nous esperõs que par la cognoissance qu’aura
vostre Maiesté d’vne supposition manifeste,
elle receura la iustification d’vn Prince duquel les
actions contre les ennemis de vostre stat sont
autant de preuues de son innocence, & dont les
asseurances qu’il donne à vos Parlements & au
Publicq, & les tesmoignages que rend M. le Duc
d’Orleans par sa Declaration ostent les doubtes
& les deffiances qu’on veut faire prendre de ses intentions.
Nous attendons aussi de la iustice de vostre
Maiesté esclairée par cette justification, que
faisant punir les Autheurs qui ont troublé le repos
de la Maison Royalle, elle donnera le calme à ses
Peuples, & causera de l’étonnement à ses ennemis,
qui tirent leur profit de nos desordres, & craignent
cette vnion tant desirée, pour laquelle nous
faisons des vœux continuels au Ciel, & qu’il luy
plaise

 

NOSTRE SOVVERAIN SEIGNEVR,
Combler Vostre Royalle & Sacrée Maiesté de ses graces & benedictions,

Vos tres humbles, tres-obeissans, & tres-fidelles
Seruiteurs, Officiers & Sujets,
les Gens tenants la Cour de Parlement
de Bourdeaux.

Escript à Bourdeaux en Parlement, les Chambres assemblées,
le xxx. d’Aoust, 1651.

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LETTRE DV PARLEMENT
de Bordeaux, Escritte toutes les Chambres
Assemblées, à la Reine ; pour la justification de
Monsieur le Prince, sur le sujet de l’escript
de sa Majesté.

MADAME,

Le Discours que nous auons receu contre
la Reputation de Monsieur le Prince, & l’accusation
qu’on faict contre luy d’estre d’intelligence
auec les ennemis de la France, nous a causé autant
d’étonnement que de douleur, Mais comme
nous sçauons que vostre Majesté, qui veille incessamment
au bien de l’Estat, n’a peu sans blesser
cette excellente conduite qu’elle à estably depuis
le commencement de sa Regence taire les aduis
qu’on luy peut auoir donnés, aussi esperons nous
que continuant de maintenir le repos & tranquillité
des Peuples, elle estouffera des maux ineuitables
par la cognoissance qu’elle aura de l’innocence
d’vn Prince, dont les seruices passés & les
occasions presentes donnent de tres veritables
assurances, Mais cõme les deffiances pourroient
continuer dans l’esprit de Monsieur le Prince, si
la punition des Autheurs d’vne accusation si importante
n’esloignoit ceux qui dans le mauuais

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dessein qu’ils ont de desunir la Maison Royalle,
pourroient supposer de nouueaux sujects, pour
troubler cette vnion si necessaire au seruice du
Roy, Nous supplions tres-humblement vostre
Majesté, apres auoir consideré l’importance de
l’escrit qui a esté publié de faire establir des peines
proportionnées au Crime de ceux qui ont donné
cét aduis, & pour vnir le sang Royal en faire cesser
l’alteration, & par ce moyen maintenir le Royaume
dans vne tranquilité necessaire, Vostre
Majesté, regnera dans les cœurs des Peuples &
& le Roy dans sa Majorité verra que vostre Majesté
ayant estably la paix dans sa maison l’assure
par ce moyen dans tous les Estats. Nous auons
suiect de continuer à recognoistre les graces que
nous deuons à Vostre Maiesté, par les seruices
que nous luy rendrons puisque par ce moyen vostre
bonté confirmera la Paix qu’elle nous a donnée,
& dans toutes les occasions Vostre Maiesté
nous verra.

 

La suscription estoit,

A la Reyne Mere du Roy,
Regente en France.

MADAME,

Vos tres-humbles, tres-obeissans
Seruiteurs les Gens tenant la Cour
de Parlement de Bourdeaux.

Escripte à Bourdeaux en Parlement, les Chambres
Assemblées, le 30. Aoust, 1651

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LETTRE DV PARLEMENT
de Bordeaux escrite à Son Altesse Royalle,
toutes les Chambres assemblées, pour la justification
de Monseigneur le Prince.

Tres-illustre & tres-honoré Seigneur,

La Declaration que vostre Altesse Royalle a
enuoyée au Parlement de Paris, iustifie Monsieur
le Prince ; Et quoy que ce fust assez pour
rendre tesmoignage de son innocence ; Nous
n’auons pas voulu deffaillir à faire paroistre dans
vne occasion si importante combien nous
croyons vtile au bien de l’Estat & au seruice du
Roy, de remonstrer à leurs Majestés qu’vn escrit
informe ne pouuoit pas estre mis dans nos Registres ;
Et considerant que l’vnion de la Maison
Royalle estoit troublée par ces aduis ; Il nous a
semblé juste & tres-necessaire à leur seruice de
les supplier tres-humblement de faire punir les
Autheurs d’vne accusation si calomnieuse ; Mais
comme nous sçauons que vostre A. R. à des
soins tres-particuliers du repos de l’Estat. Que
la France luy est obligée de la paix qu’elle a au
dedans, & qu’elle trauaille incessamment à la révnion
de la Maison Royalle qui maintient les peuples

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dans vne parfaite intelligence, & sans laqnelle
les esprits esmeus par des continuelles apprehensions
ne peuuent trouuer l’asseurance de leur repos,
nous la supplions tres-humblement ne cesser
point de continuer dans cette occasion où l’innocence
de Monseigneur le Prince blessée dans les
endroits les plus sensibles ne peut trouuer de remedes
ny d’adoucissement que dans l’asseurance
qu’elle a que vostre esprit incapable de receuoir de
si mauuaises impressions, donnera des sentimens
au Roy semblables à ceux qu’à vostre A. R. & révnissant
des affections separées, elle renouëra le
neud qui nous attache par la necessité que nous
auons d’y trouuer la confirmation d’vne paix
que vostre Altesse Royalle nous a procurée.
Nous aurons sujet de continuer nos vœux pour sa
prosperité, & paroistre dans les occasions,

 

Tres-illustre & tres-honoré Seigneur,

Vos tres-humbles & tres-obeïssans seruiteurs les
Gens tenant la Cour de Parlement de Bordeaux,
SVAVLD.

La sucription estoit, à tres-illustre, & tres-honoré
Seigneur le Seigneur Duc d’Orleans.

Escrit à Bordeaux en Parlement les Chambres
assemblées le 30. Aoust 1651.

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LETTRE DV PARLEMENT
de Bourdeaux escrite à Monsieur le Prince
toutes les Chambres assemblées sur le sujet de
son innocence.

Tres-illustre & tres-honoré Seigneur,

La fidelité que vostre Altesse a tousjours
euë au seruice du Roy, dont les effets ont esté si
profitables à l’Estat, publie par tout vostre innocence,
& la Iustice que le Roy nous a commise a
trouué vostre iustification dans l’imposture d’vne
acusation, si foible ; la consequence nous a obligés
de faire des remonstrances & supplier leurs Majestés
d’en faire punir les autheurs, ce n’est pas par le
seul interest de vostre gloire qui ne foufre point de
tache, que nous voulons donner à nostre Prouince
l’asseurance de vostre zele, à la conseruation de
l’Estat, elle est trop bien establie pour en laisser du
doute, nous connoissons la necessité que vous
aués de conseruer la France de l’inuansion de ses
ennemis par l’atachement de vostre naissance qui
conuainc de fauceté vos calomniateurs & la moderation
auec laquelle vostre Altesse reçoit leurs

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acusations, est vne preuue éuidente quelle attend
de la Iustice de leurs Majestés la punition des Autheurs
d’vn escrit informe, leur conuinction & la
connoissance que le Roy aura de vostre innocence
donnera sujet d’estimer la conduite de vostre
Altesse, qui dans le desir quelle fait paroistre de
voir l’vnion de la maison Royalle, obligera les
peuples à luy rester redeuables de leur repos, &
la Guienne qui attend son soulagement de vostre
authorité receura les fruits de ses esperances ; Vostre
Altesse aura les satisfactions qui luy sont deuës
& que nous souhaittons auec passion dans la part
que nous prenons à vos interests, dans lesquels
nous serons tousjours, & dans vne parfaite reconnoissance
nous agirons auec l’affection que
doiuent,

 

Tres-Illustre & tres-honoré Seigneur,

Vos tres-humbles & tres-obeissans seruiteurs les
Gens tenans la Cour de Parlemeut de Bourdeaux.

SVAV.

La suscription, estoit à tres-illustre & tres-honoré
Seigneur, le Seigneur, Prince de Condé.

Escrit à Bourdeaux en Parlement les Chambres,
assemblées le 30. Aoust, 1651.

Section précédent(e)


Suauld [signé] [1651], ARREST DE LA COVR DV PARLEMENT DE BORDEAVX: POVR LA IVSTIFICATION DE Mr LE PRINCE: Sur le Suiet des calomnies inuentées contre son Altesse par les factionnaires du Cardinal Mazarin, pour le faire sortir de Paris, & faciliter le retour de leur Maistre. ENSEMBLE LES REMONSTRANCES du mesme Parlement faites au Roy sur ce sujet, & les Lettres écrittes à la Reyne Regente, à Mr le Duc d’Orleans, & à Mr le Prince. , françaisRéférence RIM : M0_192. Cote locale : B_7_58.