Anonyme [1651], LA MILIADE OV L’ELOGE BVRLESQVE DE MAZARIN, POVR SERVIR DE PIECE DE CARNAVAL. Seconde Edition, reueuë & corrigée par l’Autheur. , françaisRéférence RIM : M0_2467. Cote locale : C_11_10.
Section précédent(e)

LA
MILIADE
OV
L’ELOGE BVRLESQVE
DE MAZARIN,
POVR SERVIR DE PIECE
DE CARNAVAL.

Seconde Edition, reueuë & corrigée
par l’Autheur.

M. DC. LI.

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LA MILIADE OV L’ELOGE
Burlesque de Mazarin, pour seruir de
piéce de Carnaual.

 


GRAND Baladin Maistre Apolon
Aliàs, ioüeur de Violon
Ou Frere de ces neuf Pucelles
Qui n’ayans dans leurs escarcelles
Dequoy s’acheter vn espoux
Qui leur fretille les genoux
Auront toujours leurs pucelages,
Dautant qu’elles sont par trop sages
Pour vendre jamais leur honneur
Comme font filles sans pudeur :
Comme de cette heure font filles
Qui se contournans comme anguilles
Deçà, delà, iettent regards
Afin d’atraper quelque Gards
Et vont si tost qu’il les chatoüille,
Comme des chattes à l’andoüille.
Ce qui pourtant est vn mal-heur
Qui met la science en horreur,
De voir qu’elle soit si fatale
Mesmes au Chef de sa Cabale,
Qu’il n’ait pû depuis si long-temps
Auoir quelques deniers comptans
Pour en pouruoir des Sœurs si bonnes
Auec d’aussi bonnes personnes.

 

 


Mais à quelle digression
Me porte ma reflexion ?
Ailleurs i’appliquois ma pensée
Comment s’en est elle égarée ?

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La reuoicy, d’où venez vous ?
Vous me pourriez mettre en courroux
Ie pretens discourir d’vn homme
Qui Iules Mazarin se nomme,
De ce personnage important
Dont en ces iours on parle tant.
Or sus là petite volage
Qu’on demeure à present en cage
Tandis que de ce Cardinal
Ie diray le bien & le mal.
Toy donc qui regis l’influance
Des vers, donne m’en abondance
Afin que ce digne discours
Ait vn ample & suffisant cours :
Et ie iure par ta Fontaine
Par Helicon & l’Hipocrene
Qui m’est vn cher & grand serment
De te recompenser amplement ;
Et par dessus la récompence,
De te remplir si bien la pence
Que tu pourras sans auoir faim
Te passer plus d’vn an de pain.
Ie crois Messer ioüeur de Vielle
Que pareille offre est assez belle,
Et que c’est beaucoup en vn temps
Où tant de peuple a mal aux dents,
Et bien plus aux boyaux encore
Faute de pain qui les restaure.
Mais ie sens ma veine boüillir
Déja tu l’es venu remplir
De ta liqueur Parnassienne ;
Ouurons donc cette veine mienne
En faueur de ce Mazarin
Que d’autres disent Mascarin.
Par le Styx c’est vn personnage
Qui de ses pieds tortus fait rage,

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Son predecesseur Richelieu
Que l’on craignoit bien plus que Dieu
Et qui faisoit à tous la nique
Par sa subtile Politique
Ne fit toutefois iamais rien
De semblable à ce Iulien :
C’est Iule, mais pour faire rime
Ie dis Iulien par maxime.
Non da ce grand Heros passé
Vel in bello vel in pace
Car à vous dire vray ie doute,
Qu’elle hors de ces lieux fut sa route :
Mais si l’ame emporte auec soy
L’humeur qui lui donne la loy
Tandis qu’elle est dans sa Carcasse
Qu’enfin la vermine fricasse,
Ce feu Ministre qui iamais,
Ne se peut plaire auec la Paix,
Est allé partant de la vie
Au lieu duquel elle est bannie.
I’entens dans ce plaisant seiour
Où sire Pluton tient sa Cour
Auec Madame Proserpine
Princesse belle & tres poupine :
Mais quoy que le compere Armand
Aymast la guerre étrangement,
Et qu’il y fust infatigable
Ie croy qu’il donne bien au Diable
Celle de ce Royaume là
Et qu’il voudroit bien dire hola :
Quoy qu’il en soit ou puisse en estre
Le Valet surpasse son Maistre,
Il n’arien fait qui soit égale
A son disciple ou bien vassal
Ni qui merite dans l’histoire
Vne si fameuse memoire.

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On le dit fils d’vn Chapelier
D’autres, d’vn meschant Palfrenier,
N’importe fut-il fils d’vn pere
Qui nous eust liché le derriere,
Il n’en est à m’esestimer
Et loin de l’en pouuoir blâmer,
Tant plus est basse sa naissance
Plus loüable est son Eminence
De s’estre d’vn berceau honteux
Eleué homme si pompeux.
Cet Agathocle qui fit rage
Dedans la guerre de Carthage
Et de grand Guerrier deuint Roy
Estoit fils de potier ma foy :
Isicrates natif d’Athene
Qui fut si braue Capitaine
Eut pere de plus vil mestier
Estant, sauf honneur, sauetier :
Tulle que Seruie on surnomme
Pour estre né de Serue à Rome,
Eut autrefois dedans ses mains
Le noble Sceptre des Romains :
Mais il ne faut pas que i’oublie
Le pauure & heureux Lamussie
Il estoit, ou l’Histoire à menti
De Parens assez mal party.
Le conte en est plaisant a faire :
Il ne connut iamais son pere,
Et la mere a ce que l’on dit,
Fit ce pauure enfant à credit,
Auec deux autres dont la Caigne,
Qui n’estoit pas vne brehaigne,
Tout à la fois se delîura
D’vne facon qu’on maudira
Aussi-tost quelle sera sceüe.
Car l’effrontée & la perdüe

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Affin de couurir son méfait
Par vn plus horrible forfait
D’accoucher se sentant bien preste,
La mott de son fruit elle appreste
Et d’vn fossé la puante eau
Lui destine pour son tombeau.
Aussi-tost y va la farouche
Aussi-tost la putain accouche,
Et celuy de ces trois enfans
Qui sort le premier de ses flancs
Est plongé par sa mere impie
Dans cette eau bourbeuse & croupie.
Mais pensant par cet attentat
Qu’elle auoit fait son coup d’Estat,
La meurtriere & la maraude
Fut comme ie croy, bien penaude,
Quand de son ventre trop fecond
Elle en vid sortir vn second,
Et dut encor estre plus blesme
En voyant sortir le troisiesme,
Et qu’il faloit pour sa seurté
Oster à ces deux la clarté.
Le remord de la conscience
Lui fit la dessus remonstrance,
Mais monsieur l’honneur sans pitié
N’en voulant point faire à moitié
Parla mieux que la conscience,
Et luy faisant voir l’importance
De ces trois actes inhumains,
Elle en acquite enfin ses mains :
Et ces deux innocens coupables
sont par ses mains inexorables
Ainsi que le premier traitez,
Et dans cette sale eau iettez
Puis cette megere s’en va
Et voici ce qui ariua.

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Celuy dont ie vous dis la fable
Ou bien l’histoire veritable,
Ayant par vn bien fait du sort
Esté garanti de l’effort
De Dame Parque lalterée
Qui de vache & veau fait curée,
Et conserué sur du Roseau
Qui le soulageoit dessus leau ;
Vn certain Roy qui d’auanture
Passoit par là sur sa monture
Vid, sans sçauoir ce que c’estoit,
L’enfant qu’a demi leau couuroit :
Ce qui fit qu’à lors il s’auance
Et le pousse auecque sa lance
Qu’il empoigna si fortement
Que le Roy plein d’étonnement
De cette merueille si rare
Maudit mille fois le Barbare
Autheur d’vn acte si meschant :
Et iugeant par là que l’enfant
Estoit destiné de Fortune
Quelque chose non commune,
Le fit prendre & tousiours nourir
Et deuenant grand aguerir :
Si que dedans l’art militaire
Montrant tout ce qu’il sçauoit faire,
Il passa les plus valureux
Fut vn Capitaine fameux
Et de Capitaine Monarque
Comme l’histoire le remarque.
Ainsi mille autres de lieu bas
Que ie ne vous conteray pas
De peur de facher vos oreilles
Ont fait proüesses & merueilles
Sur qui ce grand & vieux goulu
Le Temps au menton long-velu
N’a pû porter sa dent, encore

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Que tous les Estres il deuore.
Loüons donc le sieur Masarin,
Qui n’estant fils que d’vn faquin
S’est fait vn si merueilleux homme
Qu’il étonne la France & Rome,
Qu’est-il & qu’aussi n’est-il pas
Ce Cardinal de grand tracas :
Et depuis que sur l’Omoplate
Il s’est vû briller l’écarlate,
Qu’à-til & que n’a-til point fait ?
En voicy le discours parfait.

 

 


Voyant qu’à Rome la Fortune
Ne luy estoit point opportune
Et qu’auec que tous ses mestiers
Il n’auoit acquis grands deniers,
Il s’auisa d’entrer en France
Pensant y rencontrer la chance.
Par quel tour chacun le sçait bien
Et s’il est iuste on ne vaut rien :
Mais quoy ? le fait est excusable,
Pour s’auancer tout est faisable,
Et, comme vn grand Poëte a dit
Ie l’estime sans contredit,
C’est Corneille dans son Pompée
Occis de poignard ou d’espée,
Il faut Il faut voler au crime qui nous ser
Et de mesme fuir la vertu qui nous perd
Ainsi fit bien son Eminence
D’entier comme elle a fait en France :
Voilà donc pour le premier point
Où, sans mentir, ie ne mens point

 

 


En suitte ayant esté receüe
Auec la bien seance duë
Du Roy défunct & de sa Cour,
Elle n’y fit pas long séiour
Qu’elle en conut tous les misteres

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Et sçeut bien comment faire affaires.
Bien qu’elle parlast mal françois
Qu’elle écorchoit en son patois,
Par sa frelimouse & sa grace
Qu’elle animoit de son audace,
Et par ses autres entregens
Elle charma si bien les gens
Sur tout nos ieunes Damoiselles
Qui ayment les personnes belles,
Qu’elle a fait iusque à cejour
Tout ce qu’elle a voulu en Cour.
Elle fut de ce frenetique,
De Richelieu le Politique,
Prise d’abord pour son agent,
Et luy gangna maint bon argent
Tant aux dez qu’aux cartes & blãques
Dont en suitte Elle tint banques :
Et où mainte fois Richelieu
Fut contraint de iurer pardieu,
Estant prouoqué par sa bile,
Que le Climat de la Sicile
Auoit fait là vn Mazarin,
Pour le moins autant que luy fin.
Parquoy, comme il n’estoit pas beste,
Sondant les ressors de sa teste,
Il le iugera propre aux desseins
Qu’il formoit sur tous les humains.
Des lors, aux emplois il l’applique,
Et luy enseigne la pratique,
Non pas celle-là du Palais
Où, on va loüer des valets,
Des Consuls, ou Conestablie
Ni d’autres lieux de plaidoirie,
Mais celle-là des Fauoris
De ces venerables esptis
Que premiers Ministres on nomme :

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Et c’est la Politique en somme,
Cet Art de regler les Estats
Ou d’y mettre le peuple au bas :
S’éleuer au dessus des Princes
Posseder plus qu’eux leurs Prouinces
Et faire sous soy tout plier.
Il luy apprit donc son mestier,
Où sans falloir beaucoup l’instruire
Il apprit tout ce qu’on peut dire ;
Et seruit si bien les François,
Que Loüis ce bon Roy des Roys,
Par le Conseil illustrissime
Du Seigneur Eminentissime,
Impetra du Siege Romain
Vn bonet rouge à Mazrrin
Auec vn vestement semblable
Pour sa recompense équitable.
Si que tenant le second lieu
Aupres du Galand Richelieu
Il montra plus de vehemence
A chercher le bien de la France.
Lequel soin ne l’empeschant pas
D’en auoir quelque autre plus bas,
Pour delasser son grand Genie
Il faisoit auec industrie
Venir de quantité de lieux
Ce qu’ils auoient de curieux,
De beaux bijoux pour les Donselles,
Pommades à les rendre belles,
Petits Toutous pour leurs manchons
Qu’on peut nommer liche-chifons,
Et mille autres petires hardes
Conuenables à ces mignardes.
Des Messieurs ayant soin aussi,
Il faisoit amener icy
Des chapeaux en grande abondance

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Et celà s’entend pour finance
Car à dire de vray pour lors,
Il n’auoit pas tant de tresors,
Qu’il peust telle despence faire
Sans en tirer d’autre salaire
Que quelque simple compliment
Ou des grands mercy seulement.
Aussi de peur destre prodigue,
De mesme qu’vne forte digue
Il sçeut à liberaliié
Tousiours opposer chicheté.
Non que pour sa personne mesme
Il n’eust vne largesse extresme :
Car pour les satisfactions
De ces illustres passions
Qu’il a sur tout pour le Theatre
Italien, qu’il idolâtre
Pour les balets & les festins,
Les farceurs & les baladins,
Les Dames en chair & peinture,
Les Palais de riche structure,
Mesme pour loger ses cheuaux
Tels qu’vn Roy n’en a de plus beaux,
Et pour mille autres galentises
Que demandoyent ses conuoitises ;
Il n’epargna non plus nostre or
Que la poussiere & moins encor.
Mais quoy ? ce sont magnificences
Bien-seantes aux Eminences.
Il est vray que quelqu’vn dira,
Et certes raison il aura
Q’est-il besoin de par le Diable
Qu’vne Eminence insatiable
Vienne icy faire ces excez
A nos grands couts, despens & frais ?
Toute la France est affamée,

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Et voires toute consumée,
Par les festins. par les balets,
Par les magnifiques Palais,
Et par les autres opulences
De ces funestes Eminences.
A cela ie ne responds rien.
Car la responce on la scait bien
Et ie ne veux aussi rien dire
Lequel puisse à mon dessein nuire :
Puis que dans ce petit discours
La loüange est seule de cours.
Ainsi donc, si tost que Lieu Riche
Fut au Sorbonique Edifice
Laissé là gisant comme il est,
Et eut saissé son grand Valet
Ce Mazarin ce rusé drole
En sa place acheuer son rôle,
Il estala plus que iamais
Ses beaux & heroiques faits.
Possedant lors seul l’Eminence,
Il prit peu à peu la puissance
Et rendit au feu Roy LOVIS
Des seruices tres-inouys :
Tellement qu’à l’heure derniere,
Que la mort vn peu par trop fiere
Osa tirer sur sui ses traits
Qui causent encor des regrets :
Par son registre testatoire
Il montra en auoir memoire,
En ordonnant au Roy son fils
Qu’il le fist Ministre des Lis.
Qu’icy i’ay de choses à dire
Si ie les pouuois bien décrire !
Corbleu que d’actes glorieux
Se representent à mes yeux !
Il me faut vn trait de lumiere

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Dans cette Fameuse carriere,
Et du stile le plus pompeux
En caracteres lumineux,
Tracer tant de choses si belles
Qu’elles demeurent immortelles.
Ouy sans railler & tout de bon,
Ie dois prendre le graue ton,
Pour chanter ces rares merueilles
Qui doiuent charmer les oreilles.
Mais quoy ! ma Muse ne veut pas
Reprendre à present ses apas :
Elle est en son humeur folastre,
Et la petite accariastre
En vain retirer ie l’en veux,
Elle me berne auec mes veux :
Et dedans son extrauagance
Dit cecy de son Eminence.
Qu’estant dedans vn plein credit
Aisement elle se rendit
La premiere Teste de France,
Qu’elle rengea sous sa puissance.
De sorte donc que Mazarin
Du Roy mesme fait Souuerain,
Disposa de paix & de guerre :
Et, comme en l’Eglise saint Pierre,
Il pût lier & deslier
Sans qu’on osast s’en soucier.
Il retira les vns des chaines
Ou des long-temps dedans les gesnes
Les tenoit son predecesseur,
Ou bien plustost son precurseur.
Il rapella aussi les autres
Qui comme des Scarons Apostres
Auoient par le bon Richelieu
Eu l’ordre d’aller prier Dieu
Dans quelque endroit à la campagne

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Qu’il pust bien-tost vaincre l’Espagne :
Mais la nature hait ce dit-on
Le vuide autant que fait le C…
Ce fut pourquoy son Eminence,
Par vn trait de grande prudence,
Fit vistement remplir ces lieux
De quantitê de petits fieux,
Que di-ie ? de Seigneurs & Princes
Qui ne sont point personnes minces,
Tesmoins le genereux Beaufort
De Paris l’espoir & suport,
La Mothe & autres grands courages
Qu’il fit tretous bouter en cages
Pour auoir fait ou auoir dit
Quelque cas qui luy fit depit :
Et ils demeurerent à l’ombre
Des iournées assez bon nombre,
Tant que par ruse ou autrement
Ils eurent élargissement,
Ce qui loin de luy pouuoir plaire
Le mit fort & ferme en colere,
Que quelqu’autre, s’il vint à point,
Essuya qui n’y pensoit point
Car il y eut certaine teste
Sur qui chut toute la tempeste,
Et le President Barillon
Fut ce dit-on, par vn bouillon,
Conuié d’aller passer l’onde
Qui nous conduit en l’autre monde.
Ainsi sans trompette & tambour
Plusieurs partirent tout à tour :
Et quelques autres par saignée
Virent finir leur destinée,
Comme Seneca sous Neron
Qui de benin deuint felon :
Son eminence fort agille

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Leur faisant vite faire gille.
Suiuant en celà la leçon
De son Pedagogue Luçon :
Qui tenoit quoy que l’on en die
Vtile en toute maladie,
De l’Estat ainsi que du corps,
De mettre vn peu de sang dehors.
S’il est vray, ils n’obmettent mie
Cette vtille Phlebotomie,
Mais ces Ministres Mẽrdecins
En vsent pour d’autres desseins :
Car pour le bien de leur personne
Seulement chacun d’eux l’ordonne,
Comme en vn vertige facheux
Plûtost de l’esprit que des yeux,
Et dont vne terreur panique
Trouble leur cerueau phrenetique :
Ou quand leur bile trop en feu
Dans leurs intestins fait beau ieu,
Et de colete rend leurs ames
De nouueux visuues de flames,
Qui de mesme qu’vn feu gregeois
Consumeroit l’Estat François,
Sans ladite phlebothomie
Leur plus grande & meilleur amie,
Et qui met chez eux les holà
Quand ils s’irritent iusques là.
Ce fut pour vn mal tout semblable
Que Mazarin le Venerable,
Vingt-cinq mois sont enuiron,
Voulut ainsi ce nous dit-on
En faire à Coulon & Bruxelle.
De fait ils en tenoient dans l’aile,
Sur tout le dernier sans Themis
Qui luy procura des amis :
Car tant Bourgeois que populace

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Eurent de Mazarin sa grace,
Et sub auditur malgré luy
Dont il fut fort greué d’enui,
En ayant eu grand mal de teste
Assez long temps sans faire feste.
Mais quoy, le prudent Cardinal
Pour éuiter vn plus grand mal
Fit par force le Pacifique
Tant qu’enfin il pût faire nique
A nous pauures Parisiens
Qui nous en prismes sur ses biens.
Ce fur au grand iour de la Feue,
Où plusieurs sans aller en greue
Eurent bras & iambes cassez
Et furent tous tres-moult blessez,
S’estans d’vn zele ridicule
Ingerez de parler de Iule,
Iule qui lors nostre ennemi
Maudit fut en Diable & demi :
Où fourez dedans le pillage
D’vn peu d’argent & de bagage
Que quelques pauures malheureux
Pensoient retirer de cher eux.
Ce fut di-je en ce iour de chere,
Ou pour vous donner de l’affaire
Vn plus veritable reci,
Ce fut la precedente nuit
Separant de ce iour la veille
Où chacun auoit fait merueille,
Lempant coup sur, coup fois sur fois
A la santé de ces grands Roys
De qui l’Empire se termine
Dans l’espace d’vne cuisine ;
Tant que Bacus eu mis à bas
Ces Roys & leurs suiets tres-las :

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Et qu’en leur lit ou sur la terre
Ayans encor en main le verre,
Ils furent surpris d’vn sommeil
Qui dura iusques au reueil.
Et ce fut pour le dire en somme
Pendant la ronfle de ce somme
Que Iule qui ne dormoit pas
Nous fit vn terrible tracas.
Et par vne diable d’aubade
Se vengeant de la baricade.
Car il nous emmena LOVIS
Qui tenoit nos cœurs resioüis,
Ce plus franc de tous nos Monarques
Dont se grãd Pere au cõbat d’Arques,
Le quatriesme des Henris,
Fit maintes femmes sans maris.
Il nous rauit ce Prince Illustre
A peine en son deuxiesme lustre,
Et c’est à dire en bon François
A dix ans auec quelques mois :
Tant afin que chacun l’entende,
Qu’afin qu’icy nul ne pretende
Prendre Lustre pour vn bordeau,
Ainsi que feroit quelque veau
Qui chercheroit son origine
De lustrum en langue latine,
Et pource, comme vn bon falot,
N’ayant pas apris que ce mot
Signifie en françois vn âge
Me pourroit faire quelque outrage,
Et publier que i’auois dit
Que le Mazarin nous rauit
Le Roy d’vn de ces lieux infames
Oû viuent les peu sages fames.
Amy lecteur excuse moy

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Si quelque peu i’amuse toy
Sur ce que Lustre signifie,
C’est que de tout ie me defie
Et veut sauuer mon petit nom
De tache & de mauuais renom.
Or sus donc ce matois de Iule
Qui trop tard de nous se recule
Nous prit nostre meilleur des rois
A dix ans auec quelques mois,
Par vn rapt qui sauf la loüange
Que ie dois à cet homme étrange,
Meritoit qu’vn noble eschafaut
Le fit voir en Greue de haut ;
Et qu’ayant tant cheri la roüe
Sur qui Fortune chacun ioüe,
Là dessus vne roüe aussi
Il criast aux François merci
Auant que d’onze coups de barre
Dont le sieur Guillaume chamare
Les gens faits comme Mascarin,
Il rendit l’ame en Tabarin.
O, sans helas ! puis qu’il faut rire
En ces iours qu’on fait bignets frire
D’autant plus que ce Cardinal
Est le faquin du Carn’aual.
O ! que de soupirs & de larmes
Et que de sanglantes allarmes
Nous causa ce rapt inhumain
Fait par ce Diable de lutin !
Que’lle piteuse destinée
Nous vint trouuer la matinée
Et nous mit en estrange arroy
Nous voyans lors priuez de Roy,
Fors de ceux là de pois ou feue
De qui la puissance fort brefue
Expiroit dans ce mesme iour

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La nuit de qui fut fait le tour !
Ce iour tant de soy remarquable
Estoit (& ce fut là le Diable)
Le Monsieur Mercredy du pain
Qui defend de la male faim.
Or la frayeur de cette beste
Qui mit à tous martel en teste,
Causa vn soucieux hahan
Tant dans le marché de saint Iean,
Qu’en la place de Maubert salle
Et dans le ressort de la Halle.
Si qu’il y eut bien du debat
Et mesmes vn boüillant combat,
Où iusques entre camarades
Se donnerent bonnes gourmades
Pour attirer ledit sieur pain
A fon party, contre la faim
Comme aussi les blés & farine,
Ennemis de cette mastine.
Tellement que comme corps-sains,
Par vn infinité de mains,
Ils furent en moins de deux heures
Enléuez dedans les demeures,
De ceux qui les payerent bien,
Sans quoy d’eux on n’eust tenu rien.
Mais malgré nostre preuoyance
Contre la famelique engeance,
Nous ne fûmes pas fort long-temps
Qu’elle vint assieger nos dents,
Au moyen de ce que sa mere
La guerre en tous lieux si amere,
Nous morguant par terre & par eau,
Mît tout Paris dans vn rondeau,
Ou blocus comme on voudra dire :
Tellement que plus rien à frire,
Ny blé, ny farine, ny pain,

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Ny choux, ny poireaux, ny bestraue
Ni herbes, ny nauetz, ny raues,
N’entrerent qu’a peine à Paris.
Donc les Bourgeois fort ébaudis,
Voyans qu’ils feroient vn caresme,
Qui n’en auoit point eu de mesme,
Puisque deuant le Carnaual
Vray temps de festins & de bal,
Il mettoit la sobre diete
Dans leurs plats & sur leur assiete
Ils maudirent plus de cent fois
Le maistre Iule Calabrois,
Et luy donnerent plusieurs titres
Qui n’estoyẽt bons qu’à des belitre
Et non pas à ce Grand Romain
Qui tenoit leur sort dans sa main
Ils l’appellerent fils de pute
Dont le deuant seruit de bute
En son pays assez long-temps
A qui voulut pousser dedans.
Ils le nommerent Iean tout-outre
Digne d’estre au bout d’vne poutre
Vn Garçon-fille, vn Coc à Cus
Qui faisoit les femmes cocus,
Ainsi qu’il se pratique à Rome
Ou pour la femme on baise l’hõme
Et par mille autres sobriquets
Les Mirent en tous saupiquets
Comme dans la Mazarinade
Qui n’est qu’vne longue Nazarde,
Laquelle à ce Ministre émû
Rend je crois le nez bien camu.
Cependant lors en double pique,
Il chercha dans sa politique
De quoy faire taire le bec
De ces medisans sans respec.

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Il fit donc clore les passages,
Arrester laict, œufs & fromages,
Et surprendre tous les conuois
Qui venoyent icy quelques fois,
Mais malgré sa double machoire
Nous eüsmes toûiours de quoy boire,
Sinon du vin au moins force eau
Fort propre à lauer le museau.
Aussi malgré son Eminence
Nous eusmes encor abondance
Des neiges, gresles & glaçons
Accompagnez de leurs frissons,
Contre qui l’on fit corps de Garde
Où nul mousquet ne halebarde
N’entra sinon de bons souflets
Des pincettes & des chenets,
Et du bois grande fourniture.
Neantmoins dans cette auanture
Le malheur ne fut pas si grand
Qu’õ n’eust du bõheur quãd & quãd
Car de Beaufort plein de vaillance
Comme ennemi de l’Eminence,
Et le Mareschal Houdancour
Qu’elle mit jadis hors de Cour,
Dont ils luy rendent la risposte
L’en ayant fait sortir en poste,
Se vinrent declarer pour nous
Si que malgré son fier courrous,
Ils firent venir la pitence
Dont eut besoin nostre indigence :
Enquoy de la Boulaye aussi
Employa si bien son souci,
Que du de puis bleds & farines
Nous firent icy bonnes mines,
Et maints Tonneaux pareillement
Qui pleins du bon ius de serment

-- 23 --


Vinrent au secours de nos troignes
Que les eaux couuroient de vergoignes,
Les grosses & petites chairs
Que donnent la terre & les airs,
Bœufsgras, veaux, moutõs & volailles,
Chapons du Mans, perdris & cailles,
Aloüettes, levraus, pluuiers
Et toutes sortes de gibiers
Que le Val de bonne misere
Fournit à la meilleure chere
Adoucirent nos premiers maux
Entre les verres & les pots ;
Et leur assistance fidelle
Fit que Caresme en eut dans l’aile,
Et que Carnaual ce coup là
Fut le plus fort & l’accula.
S’il en a pu déplaire au Pape
Que son puissant Fulmen en frape
Ce Iule qui par la cherté
Qu’il causa dans nostre Cité,
Nous fit blesser son Ordonnance
De faire en ce Temps penitence :
Et le contraigne en ce Saint An
De s’en aller au Vatican
Se purger de ce crime & d’autres
Que luy & tous ses bons Apostres
Dedans cette guerre out commis
Et fait commettre ou bien permis.
Des prophanations de Temples,
Des violemens sans exemples,
Des meurtres, des saccagemens,
Des vols, des emprisonnemens,
Des morts de famine causées,
De nos Prouinces desolées
Et de mille autres plus noirs cas
Que ie sçais & ne diray pas,

-- 24 --


Et dont ce Filou de Calabre,
Depuis que son bon-heur le cabre
S’est soüillé dans l’Estat des Lis :
Comme estans nettement deduis
Dans ladite Mazarinade
Et plusieures piéces d’argarade
Que les Poëtes & Proseurs
Autant bons que mauuais Autheur
Ont faites à sa Seigneurie
Pour sa raguedanazerie
Qui ne donna iamais teston
A tous ces mignons d’Apolon
Pour tout le cher sang de leur vein
Ny mesme vn picotin d’aueine
A ce tant renommé cheual
Qui de son pied fit ce Canal
Dont les neuf filles de Memoire
Tiroyent le bel or de sa gloire.
Mais retournons à nos brebis ;
Apres ses grands chariuaris
Voyant ne pouuoir Paris prendre
Comme il auoit osé pretendre,
Et qu’on auoit en Parlement,
Ordonné son banissement.
Que par nouuel Arrest tres iuste
Vient d’affirmer ce Corps Auguste,
Enfin il en vint à l’accord :
Que le desir ardent & fort
De reuoir nostre Prince aymable
Nous fit trouuer tres-agreable,
Tellement que sa Maiesté
Nous remplit de felicité,
Ayant plû lors à l’Eminence
De nous ramener sa presence,
Et d’esloigner tous les pandars
Qui contre nous furent soudars

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Ainsi dans les reiouyssances
Nous perdismes nos doleances
Et ce fut à qui par le vin
Chasseroit le mieux son chagrin :
Tant que chacun en son négoce
Ne redoutant plus rien d’atroce,
Va qua de mesme que deuant.
Tous auoient en poupe le vent,
Alors la Dame Comedie
Qui s’estoit vn peu refroidie,
Commença de se rechaufer,
Et sceut si peu se ratifier,
Que des appas de son theâtre
Tout le Monde fut idolâtre.
Sur tout quand au petit Bourbon,
A Bourgogne ayant fait faux-bon,
Elle étala son Androméde
A tous soucis le vray remede,
Et de qui l’Illustre beauté
Charma iusqu’à sa Maiesté.
Ses Princes & tous personnages,
Qui s’entẽdent aux beaux ouurages.
Mais quoy, de stable on ne void rien,
Et le Demon Sicilien
Dont l’esprit de mercure roule,
Comme fortune sur sa boule :

 

 


Ce Politique chicaneur,
Trop tost las de nostre bon-heur,
Luy fit bien viste faire flandre,
Par vn autre nouuel esclandre,
Dont s’aduisa le fin matois
En moins de temps que de six mois.
Ie suis fort marry pour sa gloire,
De dire sa ttahison noire,
Mais chacun la sçait comme moy
Qui n’en eus pas petit émoy.

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Et par ma foy lors que i’y pense,
I’admire encor son insolence.
Que dis-ie ? i’en ay de l’horreur :
Et encor que Themis sans erreur
Pouuoit en tres bonne iustice
Punir du foüet cette malice :
Et mesme en suitte du foüet
Le bannir ainsi comme il a fait.
Comment emprisonner trois Princes
Les trois appuis de nos Prouinces,
De Condé qui prit son party
De Longueville & de Conty ?
Les faire mettre dans Vincennes,
Et comme des criminels aux gesnes ?
Les transferer à Marcoucy
Et pour les auoir à sa mercy
Puis au Haure de grace :
Tant qu’il luy plus leur faire grace
Et par ce coupable attentat
Se iouer ainsi de l’Estat
Vrayment pour ce, son Eminence
Meritoit pour sa recompense
Tout au moins le fouët comme il faut,
Et d’estre banny le maraut :
Mais en rigueur sa legitime,
Tant pour auoir commis ce crime,
Que ses autres forfaits honteux,
Estoit d’escalader les Cieux,
Eust-il ainsi qu’à Ancelade
Tomber de sa noble escalade
Dessus quelque infame carreau,
Qui luy eust brisé le museau,
Qui plus, l’on ma bien dit encore
Que cette meschante pecore
Du chien d’enser vn auorton,
Auoit risqué contre Gaston :
Ce Prince d’vne haute marque

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Et l’Oncle de nostre Monarque,
Et que pour viure en absolu
Le nicher il auoit voulu
Au mesme lieu que tous les autres
Pour dire là ses patrinostres
L’y faisant suiure d’vn Prelat
Dont son Altesse fait estat
Et de Beaufort & de la Motte
Que dés cy-deuant ie vous cotte
Et qu’il auoit ja emboëttez
Comme ie vous les ay cottez
Mais voulez vous que ie vous dise
La verité auec franchise
Tout est de Caresme Prenant
Et conuenable & conuenant.
Sans qu’il manqua de hardiesse,
Ie veux qu’on me coupe ma piesse
S’il n’eust son cul fort bien planté
Au Trône de sa Majesté.
Ouy ie croy qu’il se faisoit feste
De se voir la Couronne en teste
O le coquin & l’impudent,
Ie t’osterois plus d’vne dent
Si ie pouuois dans ma furie
Donner dessus ta friperie,
Mais ie suis assez bien vengé,
De ce qu’en fin l’on ta rangé.
Car à Dieu grace vn Senat sage
T’a forcé de tourner visage
Nous l’eusses-tu plutost tourné
On en seroit moins fortuné.
En tient tu pourtant belle beste ?
Attendois tu cette tempeste ?
Esperois tu ce coup de pied ?
Cette sallade sans pourpié ?
Cette plaisante mommerie

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Cette rude escoupeterie,
Cette descharge de Mortier
Que Themis seule a fait jouer
Pensois tu qu’aprés tes brauades
Et tes sottes rodomontades
On te bernast de la façon ?
Auois tu preueu ce pinçon,
Dis moy vn peu mon pauure Iules
Qui aux talons n’a pas les mules,
Que penses tu de ce beau tour
Qui t’oblige à vuider la Cour,
Et si à point aussi te paye
Du tour de S. Germain en Laye ?
A present prend tu pour des niais
Ceux qui te traittent de ce biais ?
Ma foy tu grates ton oreille,
Car l’on te loge à la pareille.
Sçays tu la Fable du Bossu
Par qui jadis bestes ont sceu
Parler Latin ou Grec n’importe,
Il ne m’en chaut de quelle sorte :
C’estoit toûiours langage humain
Soit que ce fut Grec ou Latin :
Car il n’est aucun idiome
Que ne puisse apprẽdre tout homme
Or sus l’on y void le renard
Pareil à toy, fin papelart
Bien attrapé par la Sigogne
Mesme affront fait palir ta trogne,
Et plus encore te fait giller
De peur de te sentir galler.
Gille donc soit de peur que Gaule
Ne se ruë sur ton Epaule,
Va vitte & ne reuient iamais
Sinon pour porter cotterets,
Ou plustost de venir Cadaure,

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Tu muguettas dit on le Havre,
Afin de t’y refugier.
Va s’il te plaist plus loin chier,
De Bar parla à ta barette
Et te vendit de la moquette.
Mais dis moy n’auois tu point peur
Que les trois Princes en fureur
Rendans bonne & breue iustice
A tes excés & ta malice
Ne te j’ettassent dans la mer
Pour y prendre vn boüillon amer,
Ou par vn plus iuste salaire
Ne te fissent mettre en Galere
Afin selon ta dignité
Et ton illustre qualité
Qu’on t’y donna de bonnes charges,
Ie voulois dire des descharges :
Car quant aux charges c’est pour nous
Assez tu nous en laisse à tous,
Il n’est bourg, ville ny village
Qui ne t’en donne à male rage,
Mais de rechef gille & vatan
Si tu veux dans le vatican,
Ou si tu veux à Panpelune
Voir s’il y fait beau clair de Lune,
Ou si tu veux ou tu voudras
C’est ce qui ne m’importe pas,
Pourueu qu’en repos tu nous laisses
Passer nos iours en alegresses,
Comme nous sommes à ce iour
Que nos Princes sont de retour :
Et qu’à l’enuie chacun s’apreste
De faire pour eux bonne feste :
Ainsi qu’à leur entrée on fit,
Beuuans à eux toute la nuit,
Et terminant tous nos desastres

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Par feux qui surent iusqu’aux astres
Annoncer nos rauissemens
Que causoyent ces Princes charmans,
A qui nous allons faire gloire,
De boire sans cesse & reboire
De puis ce matin Lundy gras
Iusques au matin du trespas,
De ce Mardy qui prend Caresme.
Maudit qui n’en fera de mesme,
Et soit auec toy Mazarin
Chassé d’icy comme vn coquin.
Allons donc toy qui n’est qu’vn Ase,
Non plus que ton cheual pegase,
Faire vn entier Gaudeamus
Chez le compere Chiflemus.
Car i’ay par trop parlé sans boire.
Et toy sans branler la machoire
Trop ioüé de ton instrument
Qui n’est aux Dames bien charmant.
Car afin que bien tu l’entendes,
Encor que ses cordes tu bandes ?
Ce n’est tous-iours qu’vn Vio-long.
Or sçache Messer Pantalon,
Qu’elles en veulent vn qui entre
Iusques au fond & iusqu’au centre,
Et qui soit dedans, en vn mot,
Et non au long comme est ton sot
Vi-olon parent de Vielle.
Pardonnez moy chere pucelle
Si ie n’ay dit ce mot tout bas
C’est qu’en ces iours cy tout est gras.

 

FIN.

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Anonyme [1651], LA MILIADE OV L’ELOGE BVRLESQVE DE MAZARIN, POVR SERVIR DE PIECE DE CARNAVAL. Seconde Edition, reueuë & corrigée par l’Autheur. , françaisRéférence RIM : M0_2467. Cote locale : C_11_10.