Loret, Jean [?] [1652], HVICTIESME GAZETTE DV TEMPS. EN VERS BVRLESQVES. , françaisRéférence RIM : M0_1471. Cote locale : B_18_30.
HVICTIESME GAZETTE DV TEMPS, A SON ALTESSE
Princesse du Ciel fauoritte, Riche en biens, sagesse & merite, Afin de n’auoir pas en vain Le tiltre de vostre Escriuain, Ie souhaitterois que mes veilles, N’enfantassent que des merueilles Et qu’il n’en sortit nul merueilles Qui n’agreast à vostre esprit, Mais puis que le Ciel m’est auare D’vn tallant si noble & si rare Et qu’il ne m’en a donné qu’vn Tres mediocre & tres-commun, Acceptez comme de coustume Ce nouueau trauail de ma plume, Digne peut-estre du rebut Que i’apporte comme tribut.
L’vnziesme du mois ou nous sommes, Vne grande quantité d’hommes Pleins d’ardante deuotion Allerent en Procession, Qui fut tres-longue, & non briefue, Au Temple Saincte Geneuiefue, Psalmodiant, & priant Dieu, Et de cét auguste & sainct lieu
On asseure que le iour mesme Le Roy touché d’vn zele extresme De voir ses suiets en repos. Comme il souhaitte à tout propos.
L’Altesse Royalle & Condé Qui dans Paris tiennent le dé, Le iour d’apres prirent la peine D’aller voir le Duc de Lorraine Dans son camp ou retranchement Lequel apres maint compliment Faisant tousiours le Democritte Et tres rarement l’Heraclitte Les regalla d’vn beau festin Ou lon beut quantité de vin De la main droicte & de la gauche En fin ils firent la debauche En tant de diuerses facons Qu’ils deuindrent tous beaux garcons Apres cette insigne crapulle Ces trois grãds fleaux de monsieur Iulle Ce [1 mot ill.] de grands guerriers Ce fredon de porte lauriers Bref ce Triumvirat moderne S’estans tous trois mis dans vn cerne Auec des serments infinis S’entre Iurerent d’estre amis Renoncants a toutte autre brigue Qui voudroit separer leur ligue Et plusieurs sont d’opinion Qu’ils signerent cette vnion Mais de la façon qu’on en parle D’autres disent que le Duc Charle De ce complot se relachant A pour la cour quelque panchant
Noyse & dissention ciuille Regne tousiours en cette ville Quon nomme a mon aduis Bordeaux Dautant que c’est vn abort d’eaux Le Parlement la Populace Par vne fattaile disgrace Ne sont aucunement d’accort Et se Peuple est dit on si fort Que le susdit Parlement tremble Tout autant de fois qu’il sassemble Dautant que ces gens déchaisnez Estans vne fois acharnez Ne menacent que de tempestes Et de casser iambes & testes Arbittre du sort des humains Puissant appuy des Souuerains Illustre Parlement de France Qui n’auez que trop cognoissance Des violences de ces fous C’est vn bel example pour vous Remarquez donc en cette lettre Qu’on ne doit iamais le fere mettre Durant vn temps sedicieux Entres les mains des furieux C’est adire auec quelqu’amorce Exiter des Peuples la force Lesquels en aucune saison Ne suiuent ny loy ny raison Helas vous voyez par espreuue Comme ce pauure Estat s’entreuue
Segur, Bourdon, ces Damoiselles Que cinq cens canailles cruelles
Apres quelques rayons d’espoir, Apres plusieurs coups de rasoir, Apres mainte cure inutille Enfin le ieune la Vieuuille Ce Cheualier si renommé, Si generalement aymé, Si courageux, si magnanime, D’esprit si rare & si sublime, Chez les Dames si bien venu Et bref si Chrestien deuenu, A veu finir sa destinée En sa vingt cinquiesme année, Dans mon autre Relation Dont ie fais retractation. I’auois parlé d’vn Codicille, Mais c’estoit vn faux bruict de Ville, Il estoit trop noble & bien né Pour auoir nul bien rapiné, Il n’a fait aucune ordonnance De rendre ny don ny finance, En mourant, il [1 mot ill.] ce bon heur Que quantité de gens d’honneur, Mainte Dame de douceur pleine, Toute la Cour, le Roy, la Reyne, Ont monstré par leur grand ennuy L’estime qu’on faisoit de luy, Plusieurs regrettans auec larmes Vn garçon si remply de charmes, En seruant son Roy vaillamment Il rencontra le monument, Maintenant durant cette guerre Qui desole toute la terre Il va posseder desormais Vne eternelle & saincte paix Prés de la Maiesté supréme, Car la contrition extréme Qu’il fit voir auant son trespas Nous oblige à n’en douter pas.
Princesse blanche comme albastre Dont tres-constamment [illisible]lastre, Non seulement la qualité, Mais les vertus & la Bonté, Ie vous en dirois d’auantage, Mais ma Muse quelquefois sage Vient tout à coup de m’aduiser Qu’il faut vn peu se reposer.
Cette Epistre, Lettre, ou Fade[illisible] Fut composée en Iuin, le seize.
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Loret, Jean [?] [1652], HVICTIESME GAZETTE DV TEMPS. EN VERS BVRLESQVES. , françaisRéférence RIM : M0_1471. Cote locale : B_18_30.