Anonyme [1652], IOVRNAL CONTENANT CE QVI SE PASSE DE PLVS REMARQVABLE EN TOVT LE ROYAVME. Depuis le Vendredy 25 iusques au dernier Octobre, 1652. , françaisRéférence RIM : M0_1740. Cote locale : B_18_21.
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IOVRNAL
CONTENANT
CE QVI SE PASSE
DE PLVS REMARQVABLE
EN TOVT LE ROYAVME.

Depuis le Vendredy 25 iusques au dernier
Octobre, 1652.

A PARIS,
Chez SIMON LE PORTEVR

M. DC. LII.

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IOVRNAL,
Contenant tout ce qui s’est passé de plus
remarquable en tout le Royaume.

Depuis le Vendredy 25 iusques au dernier
Octobre, 1652.

Qvelque apprehension qu’on ait eu des
nouueaux troubles, à raison de l’esloignement
des Princes & des autres Messieurs du
Parlement, qui se sont retirez selon le commandement
qui leur en a esté fait : neantmoins la
presence du Roy tient tout dans le calme.

Le Ieudy vingt quatriesme, furent publiees
deux Declarations du Roy, verifiées le Mardy,
le Roy seant en son lict de Iustice au Louure.
La premiere, portant la reunion du Parlement
de Paris transferé à Pontoise Sa Maiesté voulãt
que tout ce que sadite Cour a attesté, est ordonné
tant pour les affaires publiques que particulieres
sorte son plein effet, horsmis ce qui a esté
ordonné à l’occasion des presens mouuements.
En consequence dequoy à esté reuoque & annullé
tout ce qui a esté fait, resolu & decreté par

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les Presidens & Conseillers demeurez à Paris,
tant pour les affaires publiques que particulieres,
à la reserue des Iugements donnez contradictoirement
sur productions des parties, n’ayãt
propose declinatoires lors desdits Iugements,
& ne s’en seroient plaints iusqu’à present, L’autre
Declaration portant pacification pour la
tranquillité publique, par laquelle il est ordonné
aux desnommez dans nostre precedẽt Iournal
de sortir hors de Paris incessamment, sans
qu’ils y puissent reuenir sans permission du Roy
par escrit : & est ordonné à la Cour de Parlement
de Paris de ne prendre cy apres aucune
connoissance des affaires generales de l’Estat, &
de la direction des Finances. Comme aussi de ne
prendre soin ou direction des affaires des Princes
& Grands du Royaume, & de ne receuoir
d’eux des pensions, gratifications ou autres bien
faits, & de n’assister à leurs conseils.

 

Le mesme iour Monsieur le President de
Nesmond ayant proposé de faire assembler les
Chambres des Enquestes, Monsieur Vedeau
dit qu’il ne falloit point abandonner leurs colegues,
qu’ils deuoient plustost remettre leurs
[1 lettre ill.]onnets & leurs robes au Louure, & qu’il leur
seroit aduantageux de s’exposer & de mourir
mesme pour vne si bonne cause : neantmoins

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ladite Assemblee ne fut point faire : & Monsieur
le President de Nesmond fut mandé au
Louure, où il fut reprimendé & menacé, & doit
estre auec Monsieur Vedeau relegué comme les
autres.

 

Le mesme iour sur les plaintes que plusieurs
particuliers firent que les Soldats voloient iusques
dans les Fauxbourgs, & que mesme vne
partie du bagage de Mademoiselle auoit esté
pillé à la Chapelle, lors que cette Princesse se
retiroit dans sa maison du Bois le Vicomte, à
quatre lieuës de Paris, fut fait commandement
de par le Roy, que tous soldats eussent à se retirer
dans leurs logements à cinq heures du soir,
& ne point sortir qu’a sept heures du matin.

Le mesme iour vn Bourgeois ayant dit à quelques
Officiers du Roy, vous voilà venus, Messieurs
les Mazarins, fut arresté sur le champ, &
conduit en prison.

Le mesme iour le Mareschal de Turenne,
apres auoit pris congé de leurs Maiestez & de la
Cour, partist auec ses gardes & quantité de Caualerie,
dont il sait leuer en cette Ville trois Regiments
& autant d’Infamerie.

Le Vendredy 25. quatre Exempts des Gardes
& vn du Corps, par ordre de la Cour, furent mis
en garnison dans l’Hostel de Condé, d’où ils

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firent desloger tous les domestiques, iusques
au Secretaire de son Altesse, quoy qu’il fut grieuement
malade.

 

Le mesme iour Mademoiselle partit pour aller
à Stenay deuant passer par Guyse, & a enuoyé
60000. liures à la Ville de Liege, pour la leuée de
6000. hommes, Madame la Duchesse d’Orleans
à receu lettre du depuis qui tesmoigne que cette
Princesse a passé à Rheins.

Le Prince Thomas estant allé rendre visite à
Madame la Duchesse d’Orleans, l’asseura qu’il
n’auoit iamais esté de l’auis du Conseil, de faire
esloigner son A. R. de la Cour de Paris, & qu’il
estoit & seroit toute sa vie son tres humble seruiteur.

Les nouuelles de Sedan, portent que le C. M.
vient à la Cour, & y doit estre le iour S. Hubert,
qui sera le troisiesme de Nouembre, pour accompagner
le Roy à la chasse & mesme l’on
commence à preparer son appartement.

Le mesme iour ou a sçeu que son A. R. auoit
chasse les sieurs Beloys Capitaine de ses Gaides,
& S. Quentin Lieutenant, & Goulas son Secretaire,
ausquels le Duc de Beaufort, fit beaucoup
de reprocher & les manaça de coups de baston
Le Sieur Goulas est accusé d’auoir gardé 7 heures
le pacquet du Roy addressé à son A. R. ce qui fut

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cause qu’en plein Parlement son A. R. soustint
qu’il n’auoit rien sceu du monde que le Roy
auoit fait de se rẽdre au Louure le 22. du courant,
de plus ledit Goulas est accusé d’auoit voulu par
addresse faire signer à son Altesse Royale des
choses qui luy sont prejudiciables & aux gens
de bien.

 

Son A. R. fut visitée le mesme iour d’vn grand
nombre de Noblesse du pays de la Beausse & de
Chartres, & le Baron de la Ferté Gouuerneur de
Chartres, fit offre à son Altesse Royale de son
seruice, & l’asseura qu’il seroit le bien venu dans
la Ville de Chartres.

Le mesme iour les Deputez de la Ville de Soissons,
sont venus au Louure pour demander du
secours disant que Prince de Condé, est auec son
Armée à l’entour de leurs Murailles, & qu’ils ne
pourrõt pas resister si l’on ne leur enuoye promptement
de gens de Guerre. Ausquels fut respondu
que le Mareschal s’acheminoit auec l’Armée
du Roy, vers ces quartiers & qu’il eussent à
tenir bon.

Le Mareschal de la Ferté Senetterre, estant
venu en Cour, à receu ordre d’aller au deuant du
C. Maza. qui est en chemin pour venir auec des
Troupes qui joindront le Mareschal de Turenne.
Vn ieune homme party de Sedan, pour cette

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Ville, asseure qu’il a passé au trauers des deux
Armées qui sont à cinq lieuës l’vne de l’autre, &
que l’Armée du Roy est de 12. a 13. mille hommes,
& celle des Princes de 18. a 20. mille hommes
que quelques coureurs du Mareschal de Turenne,
ayant pris vn message qui portoit des
lettres du Prince à Paris, luy attacherent des
brandons de Paille deuant & derriere, & y mirent
le feu, ce qui faisoit horreur de voir.

 

Le Baron de Clinchamp, & Comte de Tauenes,
qu’on estime auoir esté volontaires se sont
retirez n’ayant pas voulu obeyr au Prince de Tarente,
lequel exerce la charge du Duc de Beaufort.

Le Samedy 26. du courant, Le Roy alla [1 mot ill.]
la Messe à N. Dame, la Reine voulut accompagner
bien qu’elle fut indisposée par vn Reuthme
qui l’auoit incommodée toute la nuict.

Le mesme iour, la Cour receut vne lettre du
Duc d’Am ville escrite du soir du Vendredy, par
laquelle il mande comme son Altesse Royale, la
arresté iusques au retour d’vn Courrier qu’elle
auoit depesché à Monsieur le Prince ayant tousiours
persisté qu’il ne pouuoit traitter que conioinctement
auec luy, & ne vouloit entendre à
retourner à la Cour, que sa Maiesté n’eust effectué
l’Amnistie Generale, & rapellé tous ceux

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qui auoient eu ordre de se retirer. Ce Courrier
arriua le mesme iour de Samedy, & mit entre les
mains vne lettre du Prince addressante à son A.
R. par laquelle ce Prince tesmoigne auoir eu vn
grand desplaisir de ce que son A. R. a esté contrainte
de se retirer de Paris, & non moins destonnement
de la conduite de Monsieur le Duc
de Guyse qu’il remet tousiours ses interets entre
ses mains, & que si son Altesse Royale, ne se
trouue pas asseuré dans Limours, auec les Regiments
qui y sont il viendra à son premier mandemant
auec son Armée estant grossie par les
Troupes du Prince de Ligne, de Fuensalilaigne,
& de la Fuenta, & qu’il espere de se rendre maistre
de Soissons, & de Compiegne, en peu de
iours.

 

Le mesme iour, y eust quelque contestation
dans le Parlement, Messieurs de L’Alemand,
d’Aubry, & Charles Conseillers aiant eu prises
auec quelques Messieurs du Parlement transferé
à Pontoise, au suiect d’vn Arrest qui cassoit vn
autre Arrest contradictoire dont il y a du bruit.

Le mesme iour on eust aduis que le Regiment
de Marne & quelques autres Regiments Allemands,
auoient quitté Monsieur le Prince : &
neantmoins on ne laisse pas de dire qu’il est d’accord
auec la Cour, & mesme auec le Cardinal

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Mazarin : ce qui n’a point encore paru depuis si
long temps que l’on fait courir ce bruit, lequel
est contrarié par plusieurs, qui disent qu’il a pris
l’escharpe rouge, & qu’il est Generalissime des
Armees du Roy d’Espagne, & qu’il doit succeder
à l’Archiduc Leopold, que quelques vns
estiment mort ou malade à l’extremité.

 

Le mesme iour le Cardinal de Retz estant allé
au Louure pour parler à leurs Maiestez, apres
auoir attendu deux heures dans l’antichambre
du Roy, receut pour responce que sa Maiesté
n’estoit pas en estat lui parler.

Le mesme iour fut resolu dans le Conseil que
le Roy iroit Mardy prochain au Palais, pour faire
verifier au Parlement plusieurs Edicts, portant
les moyens pour leuer de l’argent, dont la Cour
a grand besoin, & tjent. on que le Roy doit
prendre pendant deux annees les rentes de la
Maison de Ville. Les rentiers ayant obtenu qu’ils
ne fussent pas enuoyez à l’Espargne, sçachant
que lors qu’ils vont demander de l’argent, ils
n’ont d’autre responce sinon qu’il n’y a point de
fonds. Toutesfois ceux qui ont esté du party
des Princes esperent qu’ils ne perdront pas tout,
plusieurs mesmes ayant esté payez de quelques
quartiers, qui leur ont esté desliurez à Pontoise,
les ayant obligez d’aller receuoir leur argent audit

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Pontoise, pour leur faire reconnoistre qu’il
ny auoit d’autre Gouuerneur & Preuost des Marchands
& Lieutenant Ciuil, que ceux qui estoiẽt
aupres de la personne du Roy.

 

Le Dimenche vingt-septiesme du mois Monsieur
le Duc d’Amville, apres auoir informé la
Cour du succez de son voyage à Limours, eust
ordre de partir derechef pour porter son Altesse
Royale à vn accommodement, il partist donc
sur le soir auec Messieurs de Chasteauneuf, le
Tellier & d’Aligre, & l’on asseure que le Roy demande
à son Altesse Royale que s’il veut qu’il
fasse reuenir ceux qui ont eu ordre de se retirer
& qu’il effectuë l’Amnistie generale, qu’aussi sa
Maiesté exige de lui qu’il signe le retour du Cardinal
Mazarin, & que Goulas & les autres qui
ont esté chassez soient rapellez & remis dans
leurs charges. Plusieurs estiment que l’accord
est fait, & que son Altesse Royale signera le
traitté & qu’il doit aller à Chartres en Beausse y
passer les Festes, & Dimenche prochain se trouuer
à la chasse du Roy le iour de sainct Hubert,
grand Patron des Chasseurs, & de là tous viendront
ensemble à Paris. On asseure aussi que
son Altesse Royale a rerité ses Troupes de l’Armee
du Prince & qu’elles doiuent aller hyuerner
en Auuergne, & que la Cour a resolu de

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pousser le Prince à bout, s’il ne t’accommode
bien tost, ayant esté proposé pour faire cét accommodement,
que le Prince remette entre
les mains du Roy, Stenay, Clermont & Iamets,
& qu’on lui baillera vne place forte en France
pour sa seureté, auec vne terre de quarante mil
liures de rente, on lui offre Montollmpe.

 

Le mesme iour la Reine alla visiter son Monastere
du Valide Grace, & il paroist sur son visage
qu’elle est plus contente que iamais.

Le Lundy vingt huictiesme du courant, consacré
aux Bien-heureux Apostres sainct Simon
& sainct Iude, le Roy accompagné de la Reine
sa mere & du Duc d’Anjou son frere, & des
principaux de sa Cour, alla ouïr la Messe à saincte
Geneuiefue, tant à cause que cette Saincte
est la Patrone singuliere du Royaume, comme
aussi pour en rendre actions de graces pour la
Paix, que la pieté de la Cour attribuë à ses intercessions.

Le mesme iour se rendirent au Louure vne infinité
de personnes, tant hommes que femmes,
singulierement de ceux qui tiennent des chambres
garnie, pour representer à sa Maiesté que
depuis son absence ils n’auoient rien gaigné, &
la supplioient de donner les termes de Pasques,
sainct Iean & sainct Remy : Surquoy plus de

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deux cents proprietaires qui s’y estoient aussi
rendus, firent de grandes oppositions, alleguant
que c’estoit leur bien, & que plusieurs de ceux
qui demandoient estre déchargez des loyers,
auoient plus gaigné pendant les troubles que
durant la paix. Sa Maiesté ayant eu esgard à cette
Requeste, a donné deux termes à ceux qui
tiennent des chambres garnies & artisans qui
ont esté sans employ ; mais ceux qui ont vendu
leurs marchandises pendant les troubles, comme
les Boulangers, Bouchers, Armuriers & Fripiers,
doiuent payer les loyers de leurs maisons,
ainsi qu’il sera ordonné par Arrest de la Cour.

 

Le Mardy vingt-neufiesme a esté publié vn
Arrest du Conseil, portant qu’ayant esté representé
au Roi par Maistre Anthoine de la Londe,
lequel a pris à sous ferme de Maistre Montaigne
les Aydes de la Ville & Fauxbourgs de Paris, &
que les nommez Huron, Hocherault & Henault
par commission du sieur de Broussel, pretendu
Preuost des Marchands, auroient leué les droicts
des Aydes depuis le mois de Ianuier iusques au
dixneufiesme Septembre dernier, qu’il plaise à
sa Maiesté d’ordonner que ses Commis soient
restablis, & que ledit la Londe soit deschargé à
proportion du temps qu’il n’a pas ioüi, & faire
rendre compte ausdits Huron, Hocherault &

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Henault, de ce qu’ils ont receu. Le Roy & son
Conseil a ordonné que ledit de la Londe continuera
la iouïssance de son Bail, que les Commis
seront incessamment restablis en Bureaux pour
faire la recepte desdits droicts, & à tous les redeuables
d’en faire les payements, sur peine de
la vie, & que lesdits Huron, Hocherault & Henault,
satisferont audit Arrest.

 

Le Roy deuoit aller ce jourd’huy au Palais,
pour y faire verifier plusieurs Edicts ; mais tout
a esté differé apres les Festes, on dit qu’il sera
imposé cinquante sols de nouueau pour entrée
sur chaque muids par dessus les anciens droicts,
& cinq sols sur le pied Fourchu.

Le Mercredy a esté aussi publié vne Declaration
du Roy portant Confirmation des Droicts,
Anciens, & Priuileges, pour tous Domestiques
Officiers, & Commençaux de la Maison du Roy
& de la Reine, deschargez des Taille &c. cette
Declaration a esté faite à Poitiers, mais n’ayant
pas esté publiée à raison des Troubles, elle a esté
auiourd’huy.

Ce mesme iour, on a eu nouuelles que le Duc
de Lorraine, s’est retiré auec deux mille Cheuaux.
Le Duc de Vvitemberg, s’est aussi retiré
mais il a laissé ses Troupes à Monsieur le Prince.

On a eu nouuelles de Rheims, que le Cardinal

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Mazarin, estant party de Sedan, a esté rencontré
vers Rethel, par quelques Troupes de
Monsieur le Prince, & qu’il y a eu Combat où
l’Auantgarde du C. a esté defaite, & son Eminence
a esté contrainte de s’en retourner à
Sedan.

 

On asseure que Monsieur le Prince à dessein
d’aller assieger Chaalons, ou il establira son
quartier d’hyuer.

L’Armée du Roy, commandee par le Mareschal
de Turenne, prend son quartier d’hyuer
vers Senlis.

Le mesme iour du Mecredy a esté publié à son
de trompe, que tous domestiques, officiers &
gens de guerre, qui sont au seruice du Prince,
ayent à se retirer hors de la Ville & Fauxbourgs
de Paris dans vingt quatre heures, sur peine de
la vie.

Le C. de Retz a eu ordre de la Cour de se retirer.

M. le Prince est au Pont-auere, pres de Rethel,
auec son Armee, grossie par les troupes du Prince
de Ligne & de Fuensaldaigue.

Le Mareschal de Turenne est à Soissons & a
mis garnison à Rethel, à Rhejms & par toutes
les places frontieres qui sont menacees de siege.
Il demeure pour constant que S. A. R. a signé le

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traitté & qu’il se retire à Blois. Le C. M. sera dans
peu de iours à la Cour, & doit aller à S. Germain,
où le Roy ira à la chasse se iour de la S. Hubert.
Vn Courrier de Prouence a porté les nouuelles
de la prise de Barcelonne.

 

De Bordeaux le 21. Octobre 1652.

Ceux qui estoient dans Sainct Bazille, apres
s’estre bien deffendus, se rendirent à composition,
mais on n’a peu empescher que les Soldats
n’y ayent exercé tous actes d’hostilité, Monsieur
le Prince de Conty, est encore icy malades.

Les nouuelles de Tholose, portent que le secours
de Barcelone, & de Cazal, est fort aduancé,
mais l’on craint qu’il n’arriue trop tard pour
conseruer ces deux places.

Il est arriué quantité de Nauires Anglois, sur
cette Riuiere bien equippez, la Flotte estant escortee
de plusieurs Nauires de Guerre, ce qui
donnoit suiect à quelques vns de croire qu’ils
venoient en France, pour y faire quelque expedition,
mais ils n’ont d’autre dessein que de se
charger de nos vins & autres Marchandises, & ne
peuuent aller qu’auec bonne escorte à raison
des Hollandois, lesquels ont pareillement pris
port à Nantes, auec vne Flotte egale à celle des
Anglois, ces deux Nations estant plus que iamais
animees l’vn contre l’autre.

FIN.

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