Bourbon, Armand de (prince de Conti) [signé] [1652], LETTRE DE MONSEIGNEVR DE CONTY, A SON FRERE MONSEIGNEVR, DE CONDÉ, Sur la Pacification des affaires de la Guyenne, & son acheminement vers Estampes. De Caloche, le 27. May 1652. , françaisRéférence RIM : M0_1993. Cote locale : C_12_20.
Section précédent(e)

LETTRE
DE MONSEIGNEVR
DE CONTY,
A SON FRERE
MONSEIGNEVR,
DE
CONDÉ,

Sur la Pacification des affaires de la
Guyenne, & son acheminement vers
Estampes.

De Caloche, le 27. May 1652.

A PARIS,
Ruë d’Escosse, aux trois Cremailleres.

M. DC. LII.

-- 2 --

-- 3 --

LETTRE DE
MONSEIGNEVR DE
Conty, à son Frere Monseigneur
de Condé, sur la Pacification
des affaires de la Guyenne ;
Et son acheminement vers Estampes.

MON TRES-CHER FRERE,

Vovs sçauez les soins que i’ay
pour vous conseruer la Guyenne ;
Ie vous aduertis qu’elle est à

-- 4 --

vous, & que le Parlement de Bordeaux
a reconneu la faute qu’il
auoit commise contre ses habitans
& ses deffenseurs ; tout est
icy paisible. Mais Tolose veut auoir
le respit du suscez que le
Roy pourra auoir deuant la ville
d’Estampes ; Il ne tient plus qu’à
vous de faire voir ce que nous
sommes ? Et j’ose bien dire, que
Mazarin n’est plus en credit en
ses quartiers, comme il a esté par
cy-deuant. Les Peuples de ce
pays-cy sont humiliez au respect
qu’ils portent à mon Cousin le
Duc d’Orleans, & de vous deuant
moy ; Ie n’ay treuué aucun
indice contre-eux de les chastier,
puis qu’ils se sont renommez vos
seruiteurs ; Tout est pacifié en ce

-- 5 --

pays, & desire vous joindre dans
peu de iours, si vous me le commandez.
I’espere la Paix, & la desire
de tout mon cœur. Ie ne veux
oublier vn petit grabuge que mes
gens ont fait des restes du Comte
de Harcourt ; son accommodement
ne fut fait (ce disoit-on)
que par feintise, mais il n’estoit
pas veritable ; ce bruit se sema
parmy mes trouppes, lesquels
coururent sus, & en deffirent iusques
à deux cens cinquante ; &
n’eust esté la volonté de Dieu,
que ie me fusse trouué en ce rencontre ;
ils estoient tous perdus :
mais i’abaissé les coups le mieux
qu’il me fut possible ; & ainsi i’obtins
plusieurs prisonniers, gens de
marque & de qualité, lesquels ie

-- 6 --

vous meneray, car ie sçay que
vous les connoissez tous, auant
qu’il soit le siziesme iour de Iuin,
car en ce temps i’espere joindre
vos trouppes, & viure en paix :
C’est le souhait de celuy qui a de
naissance le titre de frere,

 

Escrite de Caloche ce 27.
de May 1652.

ARMAND DE BOVRBON.

Section précédent(e)


Bourbon, Armand de (prince de Conti) [signé] [1652], LETTRE DE MONSEIGNEVR DE CONTY, A SON FRERE MONSEIGNEVR, DE CONDÉ, Sur la Pacification des affaires de la Guyenne, & son acheminement vers Estampes. De Caloche, le 27. May 1652. , françaisRéférence RIM : M0_1993. Cote locale : C_12_20.