Anonyme [1649], RECVEIL GENERAL, De toutes les Chansons mazarinistes. ET AVEC PLVSIEVRS QVI N’ONT point estées chantées. , françaisRéférence RIM : M0_3055. Cote locale : C_8_44.
LE COVRRIER DE LA
Cour, rapportant toute les Nouuelles qui ce passe à present dans Paris, & dans la Campagne, Sur le chant, De Praslin à pris Rose, &c.
IE vous prie de m’entendre, Vous Messieurs de Paris, Ce que ie viens d’aprendre Dans vn fameux Logis, Que ce grand Longueuille, Se montre fort habille Et se bat tous les iours, Contre Monsieur d’Harcour.
I’ay encore oüy dire, Qu’il en auoit deffait, Qui venoient pour reduite A mort des Villageois : Et ruyner leur Villages, D’vn cœur plein de carnage, Mais Dieu n’a-pas permy, Ce grand masacre icy.
C’a parlons ie vous prie, De ce grand Léopold, Qu’est dans la Picardie, Qui viens d’vn bon accord Pour le Roy & nos princes, Et pour nostre Prouince, Et pour faire la Paix, Auec les bons François.
Il a pour compagnie Monsieur de Noirmoutier, Qui iure & certifie Ne point donné quartier, A ces traistes rebelles Qui font chose cruelle, Aux pauures Paysans, Et aussi aux Marchans.
Il faut parlé ensuite Du Prince de Conty, Qui va à la poursuite, De nos fiers ennemis, Et Monsieur de la Mothe, Y va de mesme sorte, Et le Duc de Beaufort, Qu’on estime si fort.
Ne faut pas qu’on oublie D’Elbeuf & de Boüillon, Car ils ont bien enuie De battre ces poltrons, Et le sieur la Boulaye, Qui tous les iours s’employe Faire comme à Grancé, Qu’il a si mal traitté.
Parlons de la Trimoüille, Et de ces Poicteuins, Qui feront la dépoüille Du corps à Mazarin, Et dedans la Tourenne, La chose est tres-certaine Que si on le tenoit Mourir on le feroit.
A Bordeaux & Toulouse, Ont prit nostre party, Voyant la iuste cause Qu’on auoit dans Paris, Et mesmement dans Guyenne Et aussi dedans Vienne, Ont bien fait reculé Schombert sans plus tardé.
Il vint beaucoup de viures, Tant par terre que par eau, Et les chemins sont liure, A present de nouueau, Et mesme le Commerce, Est restably sans cesse, Comme à l’accoustumé Le Roy l’a ordonné.
Nostre Euesque merite Que l’on parle de luy, Car il à sa suitte, Des Soldats tres-hardy : Et Monsieur de Vandosme, A bien défait des hommes Qui venoient secondé Le Prince de Condé.
De Conty tres-ciuille, Et nos bons Generaux, Auecque Longueuille, Veulent que ce Maraut, Pour punir ces offences Sois mis à la potence Pour y estre pendu Ayant trop mal vescu.
Voilà ce que rapporte, Le Courrier de la Cour, Qui est venu en poste, Tant la nuict que le iour, Pour dire les Nouuelles Du Peuple tres-fidelle, Qui se sont ioints tretous Voulant mourir pour nous.
FIN.
Anonyme [1649], RECVEIL GENERAL, De toutes les Chansons mazarinistes. ET AVEC PLVSIEVRS QVI N’ONT point estées chantées. , françaisRéférence RIM : M0_3055. Cote locale : C_8_44. |