Anonyme [1649], RECVEIL GENERAL, De toutes les Chansons mazarinistes. ET AVEC PLVSIEVRS QVI N’ONT point estées chantées. , françaisRéférence RIM : M0_3055. Cote locale : C_8_44.
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LE GRAND COVRRIER
General, rapportant toute les
Nouuelles qui ce passe dans la
France : sur le chant, Dites-moy
Roy d’Espagne, &c.

Le Gentil-homme.

 


IE te supplie arreste,
Messager de Paris,
Fais vn peu de retraite
Viens-t’en en mon Logis,
D’entendre les affaires,
Seroit tout mon vouloir,
Et te prie ne point taire
Ce que ie veux sçauoir.

 

Le Courrier.

 


Ie veux de bonne grace,
Dire la verité,
Faut que ie satisfasse
Vostre curiosité,
Il faut que ie commence
Parler du Cardinal,
Qui veut ruyner la France,
Par conseil infernal.

 

Le Gentil-homme.

 


Quoy il nous veux donc faire
Cruellement pastir,
Aussi ce temeraire,
S’en pourroit repentir
Ne donne piont de tresue,
Encore à tes discours,
Ie te supplie acheue,
Que i’entende le cours.

 

Le Courrier.

 


Il nous vouloit reduire
A telle extremité,
Et aussi nous destruire
Par la necessité,
Faisant leuer du monde,
De folle intention,
Mais tout celà redonde
A sa confusion.

 

Le Gentil-homme.

 


C’estoit donc son enuie,
De nous ruyner en tout,
Mais de sa tyrannie,
En viendra-il à bout,
Auez-vous vn grand nombre

-- 21 --


De braues Generaux :
Qui pourront aller fondre
Dessus tous ces Marauts.

 

Le Courrier.

 


Pour Generalissime,
C’est Monsieur de Conty,
Qui au Combat s’anime,
Prenant nostre party,
Puis de Beaufort ensuite,
Et la Mothe Haudancour,
Qui vont à leur poursuite
Et la nuict & le iour.

 

Le Gentil-homme.

 


Manquez-vous point de viures,
Tout n’est-il pas bien chair,
Que peut valoir la liure
De pain aussi de chair,
Auez-vous pas disette,
A Paris mesmement,
Ie croy que l’on achepte
Le tout bien chairement.

 

Le Courrier.

 


Ne faut point que ie mente,
Tout est en grand’cherté.
Le peuple se l’amente,
De telle pauureté,
Mais on a esperence
Qu’aprés tout ce tourment
On aura abondence,
Des biens suffisemment.

 

Le Gentil-homme.

 


Auez-vous d’auantage,
De Genereux François,
Qui montre leur courage
Pour vous à cette fois,
L’Armée est-telle grande
Estes-vous bien puissant,
Affin qu’on se deffende
Contre ces insolens.

 

Le Courrier.

 


Nous auons grosse Armée,
Contre nos ennemis,
Belle & bien ordonnée
Et gens tous bien conduits,
Le Marquis la Boulaye,
D’Elbœuf & de Boüillon,
Et Noirmoutier s’employe
Pour cette occasion.

 

Le Gentil-homme.

 


Les Parlements de France
Se sont joint & vnis,
Faisant correspondence
A celuy de Paris,
Les armes ont voulu prendre
Et se bien soustenir,
Afin de ce deffendre
De ce qui peut venir.

 

Le Courrier.

 


Ce vaillant de la Mothe,
Ce hardy de Beaufort,
Ils font si bien en sorte
Par vn puissant effort,
Par vne force agille,
Et genereux exploits,
Tous les jours dans la ville,
Font entrer des Conuoys.

 

Le Gentil-homme.

 


Euste-vous bien du pire
En perdant Charanton,
Pour moy i’ay oüy dire
Qu’on tua Chastillon,
Clanleu dans la chamaille

-- 22 --


Comme vn braue Guerrier,
Mourut à la Bataille
Et reffusa quartier.

 

Le Courrier.

 


Par vne bien vaillance
L’Archiduc Léopold,
A enuoyé en France,
Pour y faire vn accord
Ces Courriers de vitesse
Sont venus au Palais :
Au nom de son Altesse
Pour demander la Paix.

 

Le Gentil-homme.

 


Il a mandé par Lettre
A Nostre Parlement,
Qu’auec eux se veut mettre
En accommodement,
Que s’estoit son enuie
De les vouloir seruir,
Qu’au peril de sa vie,
Nous viendroit secourir.

 

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