Anonyme [1649], RECVEIL GENERAL, De toutes les Chansons mazarinistes. ET AVEC PLVSIEVRS QVI N’ONT point estées chantées. , françaisRéférence RIM : M0_3055. Cote locale : C_8_44.
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L’ADIEV DE MAZARIN
à la France, & la Confession qu’il
a fait de toute ses fourberies, auparauant
son départ : Sur le chant,
Pourquoy cher Celadon, &c.

 


Adieu braues François,
Si Noble & si courtois,
Il faut que ie vous quitte

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Ie me vais retirer,
Mais mon esprit est triste
De vous abandonner.

 

 


Deuant que de partir,
Ie vous veux aduertir,
De tous les volleries,
Que i’ay fait en ce lieu,
Voulant par tyranies
Par tout mettre le feu.

 

 


N’ay-ie pas vn grand tort,
Rauir vostre support,
Louys le Roy de France,
Et de nuict l’enleué,
De ma grande arrogance,
Ie ne m’en puis sauué.

 

 


Deplus à Chastillon,
De ce Grand Chastillon,
De sa mort ie suis cause,
Voulant par trahison,
Faire bien autre chose,
En ruynant les Maisons.

 

 


L’on cognois mon sçauoir,
Car c’est tout mon vouloir
De guaster tout la France,
Mais l’on c’est apperceu
De mon intelligence,
Dont m’en voilà déçeu.

 

 


Plusieurs ay fait languir,
Et des armées perir,
Par ma folle entreprises,
I’ay le Grand Gassion,
Sans nulle autre remises
Fait tuer en trahison.

 

 


I’ay dedans & dehors,
Rauy tous les thresors
De cette pauure France,
Et les Parisiens
Reduit en decadence,
Rauissant leur moyens.

 

 


Les pauures villageois,
Ay reduit aux abbois,
Et dedans la misere,
Où ils sont maintenant,
Dans leur douleur amere,
Il me vont maudisant.

 

 


I’ay voulu affamer,
Affin de ruyner
Paris la bonne ville,
Mon dessein desloyal
C’est trouué inutille,
En exentant ce mal.

 

 


Ie ne sçay où tourné,
Car ie suis condamné
Que si quelqu’vn m’auise
Il me feront mourir,
En faisant à leur guise,
Me faut ainsi perir.

 

 


N’ayant nul reconfort.
N’y point de passeport,
Ie ne sçay où pretendre,
De me pouuoir sauuer.
Enfin me faut attendre,
De me desesperer.

 

 


I’espere dans l’Enfer,
Auec que Lucifer,
Y faire mon entree,
Et tous les Diablotins,
A ma belle arriuée
Y feront des festins.

 

 


Vous faut les armes en main
Tuër ce Mazarin,
Ce monstre detestable
Sus courage François,
D’vn cœur tres-aymable
Mettons l’ay aux abbois,

 

 


Parauant mon départ :
Me faudra tost où tart,
Mourir de mort estrange,
Car ie suis destiné
D’estre mis dans les fanges
Pour y estre traisné.

 

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Anonyme [1649], RECVEIL GENERAL, De toutes les Chansons mazarinistes. ET AVEC PLVSIEVRS QVI N’ONT point estées chantées. , françaisRéférence RIM : M0_3055. Cote locale : C_8_44.