Anonyme [1652], L’ARRIVÉE DV DVC DE GVYSE EN LA VILLE DE BOVRG, à cinq lieuës de Bordeaux, auec deux mille Espagnols. Ensemble l’Ordre du Roy d’Espagne, enuoyée à l’Archi-Duc Leopold, de leuer toutes les garnisons de Flandres pour assister Messieurs les Princes. , françaisRéférence RIM : M0_394. Cote locale : B_8_38.
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L’ARRIVÉE
DV DVC
DE GVYSE
EN LA VILLE DE BOVRG,
à cinq lieuës de Bordeaux, auec
deux mille Espagnols.

Ensemble l’Ordre du Roy d’Espagne, enuoyée à
l’Archi-Duc Leopold, de leuer toutes les garnisons
de Flandres pour assister Messieurs
les Princes.

A PARIS,
Chez ANDRE CHOVQVEVX, ruë S. André.

M. DC. LII.

Auec Permission de Son Altesse Royale.

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L’ARRIVÉE DV DVC DE
Guyse en la ville de Bourg, à cinq lieües
de Bordeaux auec deux mille Espagnols.
Ensemble l’Ordre du Roy d’Espagne,
enuoyée à l’Archi-Duc Leopold, de leuer
toute les garnisons de Flandres, pour
assister Messieurs les Princes.

Comme il n’y a point de réjoüissance
pareille à celle que reçoit celuy qui
apres auoir couru de grands perils aux voyages
de mer, se trouua heureusement arriué à
bon port. Aussi celle que témoigne celuy
qui ayant longuement demeuré prisonnier
entre les mains de ses ennemis, est singuliere,
lors qu’il joüit de la liberté pour laquelle
il a souffert des ennuis incomparables.

C’est ce qui se peut dire de Monsieur le
Duc de Guise Chef de sa Maison, lequel se
laissant vaincre au mouuement de son grand
courage, ne pouuant pas le maistriser, s’engagea

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à la guerre de Naples, qui se fit l’an
1637. & ayant accepté la charge de General
des Napolitains contre les Espagnols, se
mesla si auant parmy leurs trouppes, que sa
generosité naturelle lui faisant franchir toutes
sortes de perils, il se trouua engagé dans
vn combat où il fut pris & mené à Cajette,
& de là en Espagne, où il est demeuré prisonnier
iusques à present, que le Roy d’Espagne,
aux instances de son Altesse Royale
& de Monsieur le Prince de Condé, a consenty
sa deliurance, & commandé que l’on
le mist en la disposition de mondit Sieur le
Prince.

 

De plus sa Majesté Catholique lui donna
deux mille hommes, auec lesquels il s’embarqua
au Port de Sainct Sebastien en Galice,
& arriua peu de iours apres à la riuiere de
Bordeaux, & depuis à Bourg, qui est à cinq
lieuës de là. Ce que sçachant, Madame la
Duchesse Doüairiere de Guise, elle en a esté
remercier son Altesse Royale & Monsieur le
Prince.

Sadite Majesté Catholique desireuse de

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voir la paix generale auancée entre les deux
Couronnes de France & d’Espagne, a enuoyé
Ordre à l’Archi-Duc Leopold de leuer
toutes les garnisons qu’il a en la Comté de
Flandres, en Artois, Brabant, Gueldres &
Hainault, & les enuoyer auec son Armée
joindre celle de son Altesse Royale & de
Messieurs les Princes, contre les Mazarins
de France : ce qui a fait, n’ayant laissé qu’vn
blocus par mer & par terre deuãt Dunquerq ;
& a pris les gens de guerre qui assiegeoient
Hesdin, pris & occupé par nos François.

 

Et estant l’Archi-Duc entré en France
auec son Armée qui est enuiron de vingt mil
hommes, y comprenant les quatre mille que
le Duc de Lorraine a baillez au Cheualier de
Guise, qui à la conduite de l’auant garde
de l’Armée, est arriué prés de Chauny, entre
Noyon & Laon, laquelle ville il a fait sommer,
& au refus de se rendre, il l’a assiegée &
battuë quelques iours.

De là l’Armée de l’Archi-Duc s’est approchée
de Soissons, que l’on tient estre inuestie
d’vn costé par l’Armée du mesme Archi-Duc,

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& d’vne autre par les Lorrains.
Cette Armée de l’Archi Duc considerable
comme elle est ayant joint celle de Messieurs
les Princes, donnera de la peine aux
Mazarins, qui trouuerront des difficultez
plus qu’ils ne s’imaginent à trouuer leurs
seuretez, y ayant grande apparence que les
Villes ne voudront leur ouurir les portes.

 

Voicy la teneur de la Lettre du Roy d’Espagne,
enuoyée à Monsieur le Prince,
en consideration de Monsieur le Duc de
Guyse.

MONSIEVR,

La presente est pour vous donner aduis,
qu’à vostre instance, i’ay consenty que le
Duc de Guyse retourne en France, & le laisse
à vostre discretion de l’employer à ce que

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vous iugerez digne de luy : Cependant i’ay
mandé à mon Nepueu l’Archi-Duc Leopold,
qu’il ait auec toutes ces forces à entrer
en France pour joindre les vostres,
& croyant qu’il ne fera faute : je prie Dieu
qu’il vous tienne en sa saincte garde.

 

Ainsi Signé, EL REY.

De Madrid, le 3.
Iuillet 1652.

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Anonyme [1652], L’ARRIVÉE DV DVC DE GVYSE EN LA VILLE DE BOVRG, à cinq lieuës de Bordeaux, auec deux mille Espagnols. Ensemble l’Ordre du Roy d’Espagne, enuoyée à l’Archi-Duc Leopold, de leuer toutes les garnisons de Flandres pour assister Messieurs les Princes. , françaisRéférence RIM : M0_394. Cote locale : B_8_38.